Petit Précis Grammatical et Syntaxique   

MAJ du 27/07/2013

 

 

1.     Alphabet 2

2.     Quelques phrases de salutation. 4

3.     Ordre des mots. 6

4.     Pelec'h ema ? Où est-il / elle ?    Pe = Quel    Lec'h  =  Lieu. 7

5.     l’Interrogation. 8

6.     la Négation. 8

7.     « Piv eo ? »    Qui est-il / elle ?. 11

8.     « Petra eo ? »     Pe = Quel    Tra = Chose. 12

9.     « Pegeit zo ? »     Pe = Quel    Keit = durée. 12

10.       Les articles et les noms. 13

11.       Le genre des noms. 14

12.       Les mutations. 15

Douce. 15

Aspirée       La mutation aspirée  suit les possessifs : 16

Mixte       La mutation mixte  suit : 16

Dure    La mutation dure  suit 16

13.       Le complément du nom.. 16

14.       Le pluriel des noms. 18

Pluriel normal 18

Le duel 19

Le collectif 19

15.       Les comparatifs. 20

Supériorité. 20

Egalité. 20

Infériorité. 20

Le superlatif 20

16.       Les démonstratifs. 21

17.       Le pronom COD.. 21

Après le verbe (forme la plus utilisée sauf en vannetais) 21

Avant le verbe. 21

18.       Tamm ou Banne. 22

19.       Hini   et   Re. 22

20.       Le pronom possessif 22

simple. 22

réfléchi 22

possessif breton. 23

21.       Eil   et   Egile/Eben. 23

22.       La préposition conjugée. 23

23.       Le verbe "être" 24

24.       Zo. 25

25.       Eo. 26

26.       Le verbe "avoir"  nommé "ENDEVOUD" 26

27.       La forme d’habitude. 27

28.       La forme progressive. 28

1 – Action qui dure au présent   O + infinitif 28

2 – Action qui dure au passé   O + infinitif + e + passé de Ema. 28

3 – Action qui dure au passé d’habitude   O + infinitif + e + veze (passé de Bezañ) 28

4 – Passé immédiat      O + Paouez + infinitif 28

5 – Futur immédiat   O + Vont da + infinitif 28

29.       Le verbe régulier. 30

30.       Le verbe « Gouzout ». 32

31.       Le verbe « Mont ». 32

32.       Emploi du conditionnel 33

- dans le passé…... 33

- et dans l’avenir…... 33

33.       La négation. 34

34.       La forme passive. 35

35.       Le verbe réfléchi 35

36.       Conjugaison assistée avec OBER.. 36

37.       L'heure. 37

38.       Les dates. 37

39.       Les jours de la semaine. 37

40.       Prépositions  et Conjonctions. 38

41.       Mots à usage particulier 47

42.       Les liaisons. 48

43.       Les suffixes durcissants. 49

44.       La phrase bretonne vous dépayse…... 50

45.       Le participe présent français…... 52

46.       Quelques tournures spécifiques. 53

Kavout mat a rez ar c'hoñfitur ? Tu aimes la confiture ?. 54

47.       Utilisation particulière des Prépositions. 54

48.       D’où viennent nos consonnes ?. 54

49.       Les mutations s’expliquent elles ?. 55

 

1.   Alphabet

 

L’alphabet breton est voisin de celui du français. Les lettres Q et X ne sont pas utilisées. La lettre C, toute seule, n’existe pas.

A   B   CH   C’H   D   E   F   G   H   I   J   K   L   M   N   O   P   R   S   T   U   V   W   Y   Z

 

Chaque lettre ne donne qu’un son. 

CH      de chat

C’H     n’existe pas en français. Il se rapproche du Buch (livre) allemand ou hijo (fils) espagnol. C’est une sorte de h très aspiré légèrement guttural.

G         de gars (toujours dur)

S          de salle. Il ne sera jamais utilisé pour le son [z].

V         en tête de mot : valise ; en finale souvent équivalent au [w] de water ; glav : pluie [glaw - glao]

W        de valise

OA      de bois

      de cran placé au milieu du mot (skañv : léger) ; de plat pour les désinences finales des verbes (kanañ    : chanter)

        de nid

       de fin

      de puñs (puits)  » [pince]

 

A la fin des mots, certaines consonnes se durcissent quand on les prononce. Voici les cas les plus fréquents :

G         devient K         Annaig [anaïk]  mezeg (médecin) [mézèk]

D         devient T          mad [mat] (bien) (ici, il s’agit du nom)

B         devient             P          mab [map] (fils)

Z          devient             S          kozh [kos] vieux

 

Ces changements ne se font pas si un mot commençant par une voyelle suit ces consonnes.

beleg ar barrez [bèlègarbarès] (le curé de la paroisse)

 

L’accent tonique en breton est très fortement marqué.

 

Dans un mot pris isolément, l’accent tonique tombe généralement sur l’avant-dernière syllabe (en français, le mot est accentué sur la dernière). Un mot breton contient autant de syllabes qu’il contient de voyelles ou groupe de voyelles :

            kaner n.m. kanerion : chanteur (’kaner) [kan - neur] et [kan - ’ne - rion]

 

Souvent, quand l’accent tombe sur l’avant-dernière syllabe, il le fait avec tellement de force que la dernière syllabe n’est même pas prononcée.

C’est pourquoi on écrit parfois, tout comme on prononce dans certaines régions :

amann au lieu de  amanenn,

Rostren au lieu de  Rostrenenn,

o’r au lieu de  ober,

deskôs au lieu de  an dra-se zo kaoz,

blamber au lieu de  abalamour da betra...

 

Il existe cependant des mots dont l’accent tombe sur la dernière syllabe.

 

Longueur des voyelles

La voyelle peut être soit brève soit longue sous l’accent tonique mais quand la voyelle n’est pas sous l’accent elle est généralement brève.

 

Une voyelle brève apparaît  dans ces mots :

lapous, lipous, paper, takad, plasenn,  tasoù, dousig, tachoù, respetiñ.

Mais la voyelle est longue dans des mots tels que :

a:zenn, ba:gad, sta:get, koa:jou, ka:voud, a:ber, la:bour, labou:rer, laboure:rez, labourere:zed,  la:bous, ni:ver, pa:gan, pe:renn, po:dad, buga:le.


On remarque alors que la voyelle est brève devant les consonnes :

p, t, k, s, ch, f, c’h, ll, m/mm, nn, gn, lh, ainsi que devant zh en vannetais.

 

La voyelle est longue au contraire devant :

b, d, g, z, j, v (et aussi devant l, n, zh en KLT).

Le même phénomène se retrouve dans les mots d’une seule syllabe, par exemple :

- voyelle brève : grip, kap, mat, tok, tas, tach, kof, plac’h, fall, plom, tamm, lann, kogn, tilh, kazh
- voyelle longue : kri:b, ma:d, pla:d, ba:g, bra:z, pa:l, ta:n, ka:zh, pe:j, bre:c’h, stri:v.

On note encore le même phénomène dans les mots accentués sur la dernière syllabe :

 

- voyelle brève dans pemoc’h,

- voyelle longue dans : abre:d, falla:gr, dira:g, pera:g, kornô:g, erva:d, nepre:d, tramo:r, benna:g, brasaa:d,...

 

Dureté des consonnes finales

Le breton prononce dure (non-voisée) la consonne finale des mots, quand elle n’est pas soumise à liaison.

C’est pour cette raison que l’on prononce :

Mériadec, Le Croizic, St-Brieuc, Pierrick, Annaick, Loïc... alors qu’ils se terminent par un g.

 

C’est donc avec la consonne finale dure qu’il convient  de prononcer les mots tels que, par exemple :

noz "’no:s", tad "’ta:t", pab "’pa:p", bag "’ba:k" palud "’pa:lut", staj "’sta:ch", skolaj "’sko:lach", roued "’rouét", un ti braz "un ti ’bra:s"...

 

C’est-à-dire que l’on prononce l’une ou l’autre des consonnes de la série p, t, k, s, ch, f en finale absolue des mots et non pas b, d, g, z, j, v.

 

Ainsi pour prononcer un mot d’une seule syllabe comme tad il faut mettre en application ces trois règles :

1) l’accent tonique, ici sur la syllabe unique du mot,

2) voyelle longue devant –d, 

3) prononciation non-voisée de ce –d final : [’tɑ:t].

 

 

2.   Quelques phrases de salutation

 

Le Breton moderne a adopté « Demat » pour dire bonjour.

Mont a ra (mat ganeoc’h) ?               Ça va (bien) ?                          Aller ça fait (bien avec vous) ?

Mont a ra (mat ganit) ?                     Ça va (bien) ?                          Aller ça fait (bien avec toi) ?

 

Ya, mont a ra (mat ganin).                 Oui, ça va.                               Aller ça fait (bien avec moi).

 

N’ ez a ket.    ou          Ned a ket       Ça ne va pas.

 

Mat eo an traoù ganit ?                     Ça va ? Tu vas bien ?               Bien est (=sont) les choses avec toi ?

Mat eo an traoù ganeoc’h ?              Ça va ? Vous allez bien ?          Bien est (=sont) les choses avec vous ?

 

Ya, mat a-walc’h.                               Oui, assez bien.                        Oui, bien assez.

Ya, mat-kenañ.                                   Oui, tout à fait bien.                  Oui, très bien.

N’int ket.                                           Non.                                        Elles ne sont pas.

 

Penaos ema ar bed ganit ?                Comment ça va ?                     Comment est le monde avec toi ?

Penaos ema ar bed ganeoc’h ?                     Comment ça va ?                     Comment est le monde avec vous ?

 

Mat a-walc’h.                                     Assez bien                               Bien assez.

 

Piv out ? Piv oc’h ?                           Qui es-tu ? Qui êtes-vous ?

X on.                                                  Je suis X.                                 X je suis.

X eo ma anv.                                      Mon nom c’est X                     X c’est mon nom.        

 

Petra eo da (ho) anv ?                                   Quel est ton (votre)   nom ?

X eo ma anv.                                      Mon nom c’est X.

 

Penaos e vez graet ac’hanoc’h ?       Comment vous appelle-t-on ?    Comment est-il fait de vous ?

X a vez graet ac’hanon.                     On m’appelle X.                       X est fait de moi.

 

Pelec’h emaout o chom ?                  Où habites-tu ?                         Où es-tu habitant ?

Pelec’h emaoc’h o chom ?                Où habitez-vous ?                     Où êtes-vous habitant ?

 

E ti da dud emaout o chom ?             Tu habites chez tes parents ?    Dans la maison de tes parents tu es habitant ?

E ti ho tud emaoc’h o chom ?                       Vous habitez chez vos parents ?           Dans la maison de vos parents vous êtes habitant ?

 

E Kêr Gwened emaon o chom.         J’habite dans la ville de Vannes.            Dans le ville de Vannes je suis habitant.

 

Peseurt micher a rez ?                                  Quel (genre de) métier fais-tu ?

Mestr-skol on.                                              Je suis instituteur.                     Instituteur je suis.

War ma leve emaon.                          Je suis à la retraire.                  A la retraite je suis.


 

3.   Ordre des mots

En breton les mots sont placés dans un ordre bien précis qui met au début la notion la plus importante de la phrase.


Lenn
a ran ul levr em c’hador - Je lis un livre dans mon fauteuil (action de lire)

Lenn = infinitif a = particule verbale – « A » car C.O.D de OBER placé avant le verbe

ra-n = ober conjugué à la 1ère personne du singulier - radical + désinence

ul levr = C.O.D de lenn                      em c’hador = dans mon fauteuil

 

Me a lenn ul levr em c’hador (C'est moi qui lis un livre…)

Me = pronom personnel          a = particule verbale – « A » car sujet placé avant le verbe

lenn = radical invariable car présence d'un sujet          ul levr = C.O.D

em c’hador = dans mon fauteuil

 

Me an hini eo a lenn ul levr em c’hador (C'est vraiment moi qui lis un livre…)

Me = pronom personnel          an hini eo = c’est lui    a = particule verbale – « A » car sujet placé avant le verbe     

lenn = radical invariable car présence d'un sujet          ul levr = C.O.D              em c’hador = dans mon fauteuil

 

UI levr a lennan em c’hador (C'est un livre que je lis)

Ul levr = C.O.D         a = particule verbale – « A » car C.O.D placé avant le verbe

lenn-an = radical + désinence             em c’hador = dans mon fauteuil

 

Em c’hador e lennan ul levr (Dans mon fauteil je lis …)

Em c’hador = Dans mon fauteuil         e = particule verbale car complément indirect avant le verbe

lenn-an = radical + désinence             ul levr = C.O.D

 

O lenn ul levr em c’hador emaon (En train de lire un livre  )(Action de lire progressive)

O = indique la forme progressive         lenn = infinitif   ul levr = C.O.D
em c’hador = dans mon fauteuil          ema-on = verbe BEZAN de situation + désinence

 

Bemdez e vezan o lenn ul levr em c’hador (Tous les jours je lis un livre dans mon fauteuil)

Bemdez = Complément. de temps      e = particule verbale car complément indirect avant le verbe

vez-an = Verbe BEZAN d’habitude + désinence        o = indique la forme progressive

lenn = infinitif

 

Ne lennan ket ul levr em c’hador - Je ne lis pas un livre dans mon fauteuil (Négation)

Ne.. ket = négation du verbe  lenn-an = radical + désinence  ul levr = C.O.D de lenn         em c’hador = dans mon fauteuil

 


 

4.   Pelec'h ema ? Où est-il / elle ?    Pe = Quel    Lec'h  =  Lieu

           

            Après ce mot interrogatif on emploie la forme verbale ema, troisième personne du singulier du verbe BEZAÑ (être).  Construit à partir de « MA » (lieu), on lui a rajouté E (dans) et il est complété par la désinence du verbe ÊTRE correspondant au sujet.

            emaon = E + MA + ON                      « Dans le lieu je suis. »

Cette forme sera traduite par « Je suis » ou « Je me trouve » et doit être employée lorsque l’on est quelque part . Cette forme est employée pour la situation dans l’espace et parfois dans le temps.

 

Er c’hlas emaomp.                 Nous sommes dans la classe.                Dans la classe nous sommes.

Ar c’hentañ a viz mae emaomp.                    Nous sommes le premier mai.

 

            A cette troisième personne, le genre ne s’exprime pas. « Pelec’h ema ? » veut dire aussi bien « Où se trouve -t-il ? » que « Où se trouve-t-elle ? ». Cette forme peut être suivie d’un sujet : Pelec’h ema an den ?  : Où se trouve la personne ?

 

Pelec’h ema ?                        Où est-il ?/Où est-elle ?

Amañ ema.                             Il/elle est ici. (Ici il/elle est.)

Aze ema.                                Il/elle est là. (Là il/elle est.)

Ahont ema.                            Il/elle est là-bas. (Là-bas il/elle est.)

Eno ema.                                Il/elle y est. (Y il/elle est.)

                                  

Pelec’h ema an ti ?                Où est la maison ?

Amañ ema (an ti).                  Elle est ici. La maison est ici.  (Ici elle est/ Ici est la maison.)

 

Pelec’h ema an den ?            Où est l’homme ?

Aze ema (an den).                  Il est là. L’homme est là. (Là il est/ Là est l’homme.)

 

Pelec’h ema Yann ?               Où est Yann ?

Amañ ema.                             Il est ici. (Ici il est.)

N’ema ket amañ.                    Il n’est pas ici.

 

Pelec’h ema al levr ?             Où est le livre ?

War an daol ema.                   Il est sur la table.

War an daol ema al levr.        Le livre est sur la table. (Sur la table est le livre.)

 

Amañ ema Yann ?                  Yann est ici ?

Ya, amañ ema.                                   Oui, il est ici.

N’ema ket amañ.                   Il n’est pas ici.

 

N’ema ket Yann aze ?                       Yann n’est pas là ?

Geo, aze ema.                        Si, il est là.

 

 

A la question Pelec'h on répond pas une locution de lieu

 

Pelec’h ema ?             AMAÑ ema.               ici

                                   AZE ema.                  

                                   AHONT ema.             là-bas

                                   ENO ema.                  à cet endroit,    le y français de j'y suis.

 

 

5.    l’Interrogation.

 

a.     directe

Dans la proposition simple, il n’y a aucune différence entre la forme interrogative et la forme affirmative, sauf l’intonation dans la parole et le point d’interrogation dans l’écriture.

 

Aze ema ?  (Ya,) Aze ema.                Il est là ?   (Oui,) Il est là.

 

Le plus souvent l’interrogation est amenée par un questionneur Piw, Petra, Pelec’h…

Piw a gomz brezhoneg ?                    Qui parle breton ?

Petra e welez du-se ?                        Que voyez-vous là ?

Perag n’eo ket deuet ho tad ?          Pourquoi votre père n’est-il pas venu ?

 

Parfois la phrase interrogative est renforcée par Ha ou Daoust ha (issu de Da ch’ouzoud ha  A savoir si)

Ha deuet eo a-benn da baeañ e di ?     Est-il parvenu à payer sa maison ?

Daoust ha klañv eo e dad ?     Son père est-il malade ?   (ou occupé , la question est sur la maladie) 

Daoust hag eo e dad ‘ni  ‘zo klañv ?  Son père est-il malade ?   (ou sa mère , la question est sur la personne) 

 

Ses  « renforceurs » se placent donc avant le mot sur lequel se pose la question.

 

b.     Indirecte

L’interrogation est provoquée par Ha ou Hag-eñ.

N’ouzon ket hag-eñ e teuio da vamm d’am gweled ?   Je ne sais pas si ta mère viendra me voir ?

Lavar din hag e vo brav an amzer warc’haozh ?    Dis moi s’il fera beau demain.

 

Renforcé par bezañ 

Lavar din ha bez e teui.    Dis moi s’il viendra

 

Exceptionnellement, avec DONT dans la subordonnée.

Lavar din ha dont a ri (pe ne ri ket).    Dis moi s’il viendra (ou non). 

 

c.     Les interrogatifs

Les interrogatifs sont :

Pelec’h ? pour les lieux :    Pelec’h ez it ? Da belec’h e teuit ?  Où allez-vous ? D’où venez vous ?

Pegoulz ? pour le temps     Pegoulz ez aio an eoul-maen da get ?  Quand le pétrole disparaîtra-t-il ?

Pegement ? pour les prix. Pegement eo an dra-se ? Combien ça coûte ?

Pet ? pour les quantités :    Pet plac’h zo deuet ? Combien de filles sont venues ?

Pet vloaz ? pour l’âge.       Pet vloaz out ? Quel âge as-tu ?

Pet eur ? pour l’heure.      Pet eur eo ? Quelle heure est-il ?

 

Ar bet ? pour les dates.     Ar bet emaomp ? Le combien sommes-nous ?

D’ar bet ? pour les dates.              D’ar bet a viz-Du e teui ? Le combien de novembre viendra-t-il ?

Attention ! l’Article provoque la mutation douce de Tri , Pewar, Pemp et leurs dérivés.

An dregont a viz Here. Le 30 septembre.  Ar bewarzeg a viz Gouhere. Le 14 juillet. D’ar bemp warn-ugent ez in kuit. Je partirai le 25    

 

 

6.   la Négation.

NE ... KET correspond à l’adverbe de négation, encadrant le verbe, NE ... PAS français. Devant une voyelle, il prend la forme N’ ... KET.

 

N’ema ket aze.                                              Il/elle n’est pas là.

N’ema ket aze ?                                Il/elle n’est pas là ?

 

Lors d’une question à l’affirmative :

Aze ema ?                                          Il/elle est là ?

 

La réponse peut être

(Ya,) Aze ema.            (Oui,) Il/elle est là.     ou         N’ema ket.       Non. (Il/elle n’est pas (là).)

 

ATTENTION, ne répondre NANN que pour les interro-négatives.

N’ema ket Yann aze ?                                   Yann n’est pas là ?

Nann, n’ema ket.                               Non.

Nann, n’ema ket Yann aze.                Non, Yann n’est pas là.

 

Si la réponse à une question interro-négative est positive, en breton on répond par EO   (SI en français).

 

N’ema ket aze ?    Eo, aze ema.                               Il/elle n’est pas là ?  Si, il/elle est là.

                                              

N’eus nemet ur gaouiad amañ ?       Il n’y a qu’un menteur ici ?

Nann, n’eus nemet unan.                  Oui, il n’y en a qu’un !

Eo, re all zo c’hoazh !                        Non, il y en a d’autres !

 


La forme négative avec renfort du sujet

 

Ne zebran ket bara er gegin             je ne mange pas de pain dans la cuisine

 

Si un autre élément apparaît avant ne, il n’appartient pas à la structure du verbe négatif.

 

Me ne zebran ket bara er gegin           Moi, je ne mange pas de pain dans la cuisine.

 

Le mot me n’appartient pas à la structure du verbe négatif   et n’est  donc pas le sujet du verbe.

Ceci  implique que le verbe va porter la marque de la personne.

 

Ne c’hoari ket ar vugale er porzh                      Les enfants ne jouent pas dans la cour.

Ar vugale ne c’hoariont ket er porzh                           Les enfants, eh ben non, ils ne  jouent pas dans la cour.

Ar vugale n’est pas le sujet, donc le verbe est marqué.

 

La construction de la phrase bretonne.

 

En breton, c’est l’élément sur lequel on veut insister qui commence la phrase.

Si vous demandez OÙ ?, la réponse DOIT commencer par une indication de lieu (adverbe : aze, amañ ... ; un groupe nominal introduit par une préposition : war an daol, e-kichen ar gador ...)

 

                              

Dans la phrase interrogative, on a le même ordre de mots qu’en français :

 le mot interrogatif     +      le verbe conjugué      +       le sujet

 

Dans la réponse positive, l’ordre est différent en breton

 le complément (de lieu)      +    le verbe conjugué     +    le sujet (quand il est exprimé)

 

War an daol ema al levr.                     Sur la table est le livre

 

En breton, le verbe CONJUGUÉ est en deuxième position, sauf pour l'impératif.

 

Le breton est une langue économe qui evite les redondances.

 

En français on a :

Les gens sont à la maison.                              Ils sont à la maison.

 

En breton on dira :

Er gêr ema an dud.                                         Er gêr emaint.

 

En breton, dans une phrase déclarative, quand le sujet est exprimé par un pronom, un nom, un groupe nominal, le verbe ne porte pas la désinence de la personne. On utilise alors la forme de la troisième personne du singulier.


La situation avec un sujet indéfini.   ("il y a" du français)

 

Nous avons vu :

War an daol ema al levr.                   Le livre est sur la table

Cette phrase présente un sujet défini. Un sujet défini est introduit par le, la, les.

 

Si le sujet est indéfini, le verbe prend une forme différente. Un sujet indéfini est introduit par un, une, des, deux, trois, quatre...

War an daol ez eus ul levr.                  Il y a un livre sur la table

 

Cette forme se comporte comme les autres formes de BEZAÑ :

War an daol ez eus ul levr hag ur c’haier.        Il y a un livre et un cahier sur la table

 

On peut rencontrer :

Bez’ez eus ul levr war an daol.                       Il y a un livre sur la table

 

 ATTENTION :

Ul levr zo war an daol.

Ul levr, ez eus war an daol.

  Ces deux formes sont correctes, mais dans la seconde on doit marquer un temps avant le verbe.

 

 Attention à la notion de « défini » ou non

Digoret ez eus bet ur skol nevez      Une nouvelle école a été ouverte

Digoret eo bet ar skol nevez-se       Cette nouvelle école a été ouverte       

 

7.    « Piv eo ? »    Qui est-il / elle ?

 

La mot interrogatif « PIV ? » correspond au « QUI ? » français et se rapporte à une personne.

La question « PIV EO ? » interroge sur l’identité de quelqu’un.

La réponse devra obligatoirement commencer par un nom, propre ou commun, un groupe nominal suivi du verbe.

 

Piv eo ?                                  Qui est-ce ?

An Aotrou Kemener eo.       C’est monsieur Kemener.

 

Piv eo ar plac’h-se ?              Qui est cette fille-là ?

Enora eo.                               C’est Enora.

 

Piv eo hennezh ?                   Qui est celui-là ? Qui est-il, celui-là ?

Ar c’helenner eo.                   C’est le professeur.

Ar c’helenner eo hennezh.    Celui-là, c’est le professeur.

 

Piv eo honnezh ?                    Qui est celle-là ? Qui est-elle, celle-là ?

Mamm Yannig eo.                 C’est la mère de Yannig.

Mamm Yannig eo honnezh.   Celle-là, c’est la mère de Yannig.

 

Mamm Yannig eo ?               C’est la mère de Yannig ?

Ya, mamm Yannig eo.                        Oui, c’est la mère de Yannig.

N’eo ket.                                Non.

 

N’eo ket Mamm Enora ?      Ce n’est pas la mère d’Enora ?

Nann, n’eo ket.                      Non.

Eo, mamm Enora eo.             Si, c’est la mère d’Enora.

 

Piv out ?         Per on.                        Qui es-tu ?                   Je suis Per.

 

Piv eo ?          Jorj eo.           Qui est-il/elle ?             C’est Jorj.

                                              

Piv oc’h ?                               Qui êtes-vous ?

Laurel ha Hardy omp.                       Nous sommes Laurel et Hardy.

Mikaela on.                            Je suis Mikaela.

 

Piv int ?          Skolidi vrezhonek int.                       Qui sont-ils ?    Ils sont les élèves de Breton

 

 

8.   « Petra eo ? »     Pe = Quel    Tra = Chose

 

La question « Petra ? » correspond au français « Quoi ?  .

La question « Petra eo ? » interroge sur la nature d’une chose (ou parfois d’une personne).

La réponse sera un nom commun, un groupe nominal, un nom et son complément.

 

Petra eo ?                   Qu’est-ce que c’est ?

Ur paotr eo.                C’est un garçon.

 

Petra eo se ?                          Qu’est-ce que c’est (que çà) ?

Ul levr eo.                              C’est un livre.

 

Petra eo an dra-se ?               Qu’est-ce que cette chose ?

Ur gantennig eo.                    C’est une disquette.

 

Petra eo se ?                                     Qu’est-ce que c’est ?

Un doureg gant ur pesk ennañ eo.   C’est un aquarium avec un poisson dedans (lui).

Karr an tad eo.                                  C’est la voiture du père.

 

Karr an tad eo ?                     C’est la voiture du père ?

Ya, karr an tad eo.                 Oui, c’est la voiture du père

N’eo ket.                                Non.

 

N’eo ket karr ar vamm ?       Ce n’est pas la voiture de la mère ?

Nann, n’eo ket.                      Non.

Eo, karr ar vamm eo.             Si, c’est la voiture de la mère.

 

Petra omp ?                           Que sommes-nous ?

Mibien-zen omp.                    Nous sommes des êtres humains

Beulkeed omp.                                  Nous sommes des imbéciles.

 

9.   « Pegeit zo ? »     Pe = Quel    Keit = durée

Pegeit zo ac’hann di ?      Il y a combien d’ici à là ?

 

Pegeit zo adalek eno ?          Il y a quelle distance depuis là ?

Pegeit zo ac’hano ?                Il y a quelle distance depuis là ?

 

Pegeit zo abaoe ?      Il y a combien de temps  ?

Pegeit zo adalek neuze ?      Il y a combien depuis lors  ?

 

Pegeit ema an ti-se ac’hann ?      A combien est cette maison-là  ?

Pegeit ema c’hoazh gouelioù Pask ?      Il y a combien d’ici Pasques  ?

Pegeit e vezer oc’h ober an dra-se ?      Il faut combien de temps pour faire çà  ?

 

Abaoe pegeit ?           Abaoe peur ?          Adalek pegeit ?       Depuis quand ?

Betek pegeit ?           Betek peur ?              Jusqu’à quand ?

A-benn pegeit ?                                            Pour quand ?

E-pad pegeid ?                                              Pendant combien de temps ?

 

10.   Les articles et les noms

 

En breton, les articles définis (le, la, les) sont al, an, ar. et les articles indéfinis (un, une) sont ul, un, ur.

Contrairement au français, ce n’est pas le genre ou le nombre du nom qui conditionne l’utilisation d’un article mais la première lettre du nom que l’article détermine.

 

AL et UL déterminent les noms qui commencent par L.

AN et UN déterminent les noms qui commencent par N D T H ou une voyelle

AR et UR dans les autres cas


11.   Le genre des noms

Il existe 2 genres en breton : le masculin et le féminin

Certaines terminaisons permettent de reconnaître le genre des noms mais ceux-ci comportent de nombreuses exceptions.

 

Il existe aussi des noms qui bien que masculins se comportent comme des féminins

TRA est masculin mais mute et fait muter ses adjectifs comme un féminin  

un dra vat     une bonne chose   

 mais      

daou dra gozh   deux vielles choses     et non div

   et    

tri zra vat         trois bonnes choses      et non   teir

 

tra devient dra et mat devient vat, mais deux se dira daou et non div.

Idem pour Amzer, Avel, Lann, Lur…

Ils donneront « ar pevar amzer » (les 4 temps) ou « ar pevar avel »  (les 4 vents) et non pas peder alors qu’on aura « an amzer
gollet » (le temps perdu) ou « an avel vor » (le vent marin)

On dira Daou lur gig (deux livres de viande) daou parce que lur est masculin, mais gig comme un féminin.

Idem pour Aer (air) et C’hwezh (odeur) qui sont des collectifs masculins mais donne « an aer vat » (le bon air) ou « c’hwezh vrein » (puanteur).

On rencontre parfois la même exception pour TU : « war an du vat » (du bon coté) ou « an tu c’hontrol »  (l’inverse), mais « daou du ».

12.    Les mutations

 

 

Douce

La mutation douce  s'applique après l'article au

nom féminin singulier

et au

nom masculin pluriel de personnes   (excepté le D en Z)

 

font exception :

- Plac’h -> ur plac’h  = la fille

- Gar -> ur gar = la gare

- Merioù -> ar merioù = les maires

- Priejoù -> ar priejoù

- Tadoù -> an tadoù

 

la mutation douce s'applique aussi aux adjectifs suivant un nom mutable terminé par L, M, N, R, V ou une voyelle.

Si le nom mutable ne se termine pas par L, M, N, R, V ou une voyelle, les lettres K, P, T commençant l’adjectif ne mutent pas.

 

Mais l’adjectif qui suit « ur plac’h » ne mutera pas non plus.

Ur plac’h bras

 

La mutation douce  suit les possessifs

Da = ton, ta ,tes    

E   = son, sa, ses (à lui)  

Et les mots ci-dessous (voir détail $30) :

A (particule) – A (de) – AbaDa (à, pour, ton, ta, tes) – Dindan (sous) – Diwar (au sujet de) – Dre (par) – Eme (dit)

Endra (au lieu de) – En em (se) – En ur (en) – Gwall (très) – Hanter (moitié) – Pa (quand) – Pe

Ra (que) – Re (trop) – Seul (plus) – War (sur)

 

La mutation douce  s'applique aux adjectifs qui suivent les duels masculins mais pas féminins

An daouarn vras  les (deux)  grandes mains     mais   An divskouarn bihan   Les (deux) petites oreilles

 

Il existe aussi , sauf en vannetais  2 mutations douces uniquement orales

S    ->  Z     Silienn,    ur zilienn (l'anguille)               Saout, e zaout
CH  -> J     Chadenn,  ar jadenn (la chaîne)
                    Chom,  D’ar ger ez an da
jom (je vais rester à la maison)
                    Chas,  e
jas (ses chiens)

Les mutations douce de "bloaz" après certains nombres
Le mot "bloaz" subit la mutation douce après tous les nombres sauf après 1, 3, 4, 5 et 9.

 

 

Dans les noms composés, il y a mutation lorsque les 2 mots sont équivalents.
Bro-Gerne                             kêr Gemper               Gwerc'hez Vari (Mari=ar Werc'hez

Pays de Cornouaille               ville de Quimer           la Vierge Marie

mais   Bro Kemper   Pays de Quimper


 parce que la Cornouaille est un pays (Kerne=bro), Quimper étant une ville (Kemper=kêr),

Gwerc'hez Vari (Mari=ar Werc'hez).  

mais Quimper n'est pas un pays, donc Bro Kemper et  pas  Bro Gemper   

On trouve aussi parfois un adoucissement du T en D après AN :

an drede deizh    le troisièem jour

 

 

Aspirée       La mutation aspirée  suit les possessifs :

Ma  =  mon, ma, mes               He  =  son, sa, ses (à elle)        O  =  leur        

Ma c’hamaerad, ma fenn , ma zi

Tri, pewar, nav   =  Trois, quatre, neuf

Tri zi

 

Et Hon en Tregor    Hon fenn

 

Mixte       La mutation mixte  suit :

Ma (vient de maros)  =  si  

E (vient de Ez, Ydd en gallois)  =  particule verbale      

O (vient de Oz) =  en train de

La terminaison initiale en Z ou S explique la mutation en durcissement de D en T, que l’on retrouve parfois dans 

Bennozh Toue deoc’h : la benédiction de Dieu sur toi. 

 

 

 

Dure    La mutation dure  suit

Ho  =   votre, vos             Az  =    de ton                     Ez  =  dans ton

Dont a ra d’az kwelout          il vient te voir   (à te voir)

Bez un den d’ez ker              Sois un homme de parole (dans ta parole)

 

 

Il existe aussi des mutations dures uniquement orales

"j" qui mute en "ch" ("ar journal" donnant "ho chournal") ;

 

 

 

Usure ou Lénition

Les noms en K, non mutables, voient leur K changé en C'H

Kazh               ur C'Hazh                   un chat

Ki                    ur C'Hi                       un chien

Kamarad        Hor c’hamarad          notre camarade

 

 

13.   Le complément du nom

 

Il existe plusieurs compléments du nom. Dans l’expression « la voiture du père », du père est analysé comme complément du nom voiture. Ce complément précise à qui appartient la voiture. Cette valeur d’appartenance va être expliquée ici.

 

Le nom complété est défini.

 

Le breton considère que le nom complété est, de ce fait, suffisamment précisé, et que l’usage de l’article devient inutile. Il dira donc :

 

la         voiture              du                    père

*          karr                 an                    tad

 

la         voiture              d'                     Enora

            karr                 *                      Enora

 

les        roues                des                   voitures.

*          Rodoù                         ar                    c’hirri 

           

la         roue                 de                    celle-ci.

*          Rod                 *                      homañ

 

La règle est valable pour tous les compléments : lorsqu’ils ont eux-mêmes un complément défini, on ne les fait pas précéder de l’article, et les noms se suivent jusqu’au dernier complément, qui peut être défini par un article :

 

les        portes               du        château            du        roi

*          Dorioù            *          kastell                        ar         roue               

 

Chaque nom peut être qualifié par un adjectif :

 

les        portes               noires   du        château            de        la         fille                  du        roi

*          Dorioù            du        *          kastell                        *          *          merc’h            ar         roue               

 

Le nom complété est indéfini.

Deux constructions particulières,  avec EUS (ou A) et DA

 

Le complément est un partitif.                                                (pas de préposition)

un                    morceau           de                    pain

un                    tamm               -                      bara

 

le                     tas                   de                    foin

ar                    bern                -                      foenn

 

L’objet possédé est indéfini et le possesseur est une chose.                            EUS

une                  roue                 de                    la                     voiture

ur                    rod                  eus                  ar                    c'harr

 

des                   portes               du (de le)          château

*                      Dorioù            eus ar              c’hastell                     

 

deux                 portes               du                    château

div                   zor                   eus ar              c’hastell

 

Le complément est une sorte de qualifiant                                        A

un                    homme             de                    coeur

un                    den                  a                      galon

 

L’objet possédé est indéfini et le possesseur est un être vivant.           DA

une                  fille                  du                    père

ur                    verc'h             d'an                 tad

 

une                  fille                  de                    Yann

ur                    verc'h             da                    Yann

 

ou au pluriel

des                   enfants             de mon             oncle

-                      Bugale                        d'am                eontr

 

On rapprochera l’emploi de DA qui signifie à de l’emploi dans les mêmes conditions, de « à » en vieux français et en français dialectal : un fils à Jean ; une soeur à son père ; la Mare au Diable

 

L’article indéfini peut se supprimer devant le nom complété lorsque celui-ci est attribut :

 

Me a grede din e oa mab da Ber.                 Je croyais que c’était un fils de Pierre

N’ eo ket, mab da Willou eo.                        Non, c’est un fils de Guillaume.

N’eo nemet niz da Ber.                                 Ce n’est qu’un neveu de Pierre.

 

Mais on trouve aussi des formes essentiellement celtiques

 

La construction disjointe

un        ti                    a welan            du-hont           e         doenn

une       maison             je vois              la-bas               son       toit

dans l'ordre :  tu vois là-bas le toit d'une maison

 

ar         bugel bihan     a zegas            din                   e          gador vras

le         petit enfant       tu apportes       à moi                sa         chaise

dans l'ordre :  tu m'apportes la chaise du petit enfant

 

On remarque que, dans ces forme, le possesseur peut-être indéfini mais le possédé est obligatoirement defini.

 

 

14.   Le pluriel des noms

En breton, le pluriel est marqué de plusieurs manières.

Pluriel normal

On ajoute ed au singulier des être animés.   

Merc'h           =>       Merc'hed       filles

Loen               =>       Loened           animaux

 

On ajoute ou ioù au singulier des choses.

Tra                  =>       Traoù                          choses 

Levr                =>       Levrioù           livres

 

Mais à cette règle générale s'ajoute un certain nombre de particularités qui ne sont pas considérées commes des exceptions en raison du nombre élevé d'occurences pour chacune d'elle.

 

Ainsi on trouve des pluriels généraux par opposition aux pluriels particuliers.

 

Bag     donne   bagoù   des bateaux précis  mais aussi  bigi      des bateaux en général

Derez              derezioù   des marches isolées                         diri      les escaliers (gd nombre de marches)

Enez    île         enezoù                        des  îles isolés               inizi      des îles en général (archipel)

 

Park                parkoù                        champs précis              parkeier  des champs en général        

 

Et de nombreux pluriels à la fois internes et externes

Kloc'h             kleier              cloches              Roc'h             reier                rochers

Falc'h              filc'hier           faux

Gouloù                        gouleier          lumières

 

Beleg              beleion                        prêtres               Laer              laeron             voleurs

 

Ael                  aelez                anges               Ti                    tiez                  maisons

Gwreg             gwragez          femmes

 

Kar                 kerent             parents             Danvad           denved                        moutons

Dant                dent                dents

Yar                  yer                  poules             

 

Troad              treid                pieds                Maen              mein                pierres

 

Biz                  bizied              doigts

 

Breur              breudeur         frères

 

Sans compter les pluriels d'une autre origine tels que :

 

Ki                    chas                chiens              Den                 tud                  gens

Marc'h                        Keseg             chevaux           Buoc'h                        saout               vaches

 

Dans le cas des noms composés (nom+adjectif) seuls le nom prend le pluriel

Tad-kozh        Tadoù-kozh    grands-pères

 

Dans le cas des diminutifs le nom au pluriel porte le diminutif+où

Kloc'hig          kleierigoù       des clochettes   Denig              tudigoù           des petites gens

 

Le duel

Les parties du corps doubles en général ont un pluriel particulier : le duel

 

Al lagad          l'œil                  an daoulagad              les deux yeux    (masculin)

Ar skouarn     l'oreille             an divskouarn            les deux oreilles (feminin)         

 

Le collectif

Certains noms, en général représentant un grand nombre d'unités, sont d'abord vus comme un collectif auquel on ajoute enn pour les singulariser

 

Ar gwez          les arbres                     ur wezenn       un abre

Kelien             des mouches                ur gelienenn   une mouche

Greun             des grains                     ur c'hreunenn un grain

 

Le singulatif peut porter la marque du pluriel pour mettre en évidence le pluriel d'une unité

Greunennoù    des grains (quelques)

 

Les pluriels de pluriel

Bugel             enfant

Bugale            des enfants

Bugaleoù        des bandes d’enfants

 

Botes             chaussure

Botoù              des chaussures

Ur re votoù     une paire de chaussures

Botoier           des paires de chaussures

 

 

Attention à bien penser que le collectif est un pluriel :

Ar gwez n'int ket uhel awalc'h da bignat warno

Les arbres ne sont pas assez  hauts pour monter dessus.

 

La notion de singulier et de pluriel est assez subtile en breton, ainsi :

Gwer   indique la matière , le verre, un ensemble de vitres, la miroiterie, c’est un mot pluriel.

Gweroù est malgré tout son pluriel, il indique des verres de diverses sortes (granités, dépolis etc…)

Gwerenn est le singulatif de Gwer ; il indique un verre , une vitre, un morceau de verre

Gwerennoù est le pluriel de ce singulatif ; il indique quelques verres définis.

Gwerinier est aussi un pluriel indéterminé indiquant des verres en général.

 

De la même manière, si

Bran indique le corbeau (féminin singulier)

Brini indique des corbeaux  (pluriel)

Brinienn montre un corbeau en particulier issu d’un groupe (féminin singulier)

Braneier indique un ensemble indéterminé de corbeaux en masse désordonnée. (pluriel)

 

Derez indique la marche, le degré (masculin singulier)

Derezioù indique plusieurs marches ou degrés (pluriel)

Diri est plus global , allant jusqu’à représenter l’escalier. (pluriel)

 

On peut trouver de nombreux exemples de ces nombres multiples

Bag, bagoù, bigi, bageier….

1.   Les comparatifs

Supériorité

Le comparatif de supériorité se forme en ajoutant Oc'h à la fin de l'adjectif.

Uhel    = haut              Uheloc'h         =  Plus haut

 

Bihan              = petit              Bihanoc'h       = Plus petit

 

Ceci s'applique également aux adverbes

Buan               = vite               Buanoc'h        = plus vite

 

Le deuxième élément est introduit par Eged ou Evid.

Brasoc'h on eged ma zad          Je suis plus grand que mon père

 

Buanoc'h e red evid e vreur     Il court plus vite que son frère

 

Egalité

 Le comparatif d'égalité se forme avec Ker  et ses formes dérivées Ken et Kel (cf articles) et Ha devant le deuxième élément   (Hag devant les voyelles)

 

Ker bras on ha ma mamm                Je suis aussi grand que ma mère

 

Ken uhel eo ma zi hag ar skol                      Ma maison est aussi haute que l'école  

 

Kel laouenn eo hag e dad                 Il est aussi joyeux que son père 

 

On admet cependant aujourd'hui que Ken remplace les 3 formes.

 

Infériorité

Il n'y a pas de comparatif d'infériorité ; moins que se rend par la négation de plus ou de aussi.

N'eo ket ma zi ken uhel eged an iliz                        Ma maison n'est pas aussi haute que l'église

Bihanoc'h eo ma zi eged an iliz                    Ma maison est plus petite que l'église

 

Cela signifie bien qu'elle est moins haute ou grande.

 

Le superlatif

Le superlatif se forme en ajoutant à l'adjectif ou adverbe.

 

Uhel    ->        uhelañ             =          le plus haut

 

Ar vrasañ  eus ma c'hoarezed eo Anna   = Anna est la plus grande des mes soeurs

 

Certains comparatifs sont irréguliers, comme en français, on a :

Mat                Gwelloc'h                   Ar gwellañ                  ar wellañ

Bon                 Meilleur                       le meilleur                    la meilleure

 

Fall                 Gwashoc'h                 Ar gwashañ               ar washañ

Mauvais           Pire                             le pire                          la pire

Mais on trouve aussi falloc'h et ar fallañ qui sont peu conseillés.

 

Kalz                Muioc'h                      Ar muiañ                    (ne mute pas)

Beaucoup        Plus                             Le/la plus

Ma muiañ-karet eo ar plac'h-se                  Cette fille est ma bien aimée (ma plus aimée)

                  

 

2.   Les démonstratifs

Le démonstratif se forme en plaçant –mañ ou –se après le nom montré

Ar c'hi-mañ    = Ce chien-ci   Ar gador vras-se       = cette grande chaise-là

 

Le pronom démonstratif est spécifique :

Hemañ            = celui-ci                     Homañ            = celle-ci

Hennezh         = celui-là                     Honnezh         = celle-là

Ar re-mañ       = ceux-ci                     Ar re-se          = ceux-là

 

An dra-mañ = ceci                 An dra-se       = cela    parfois remplacé aujourd'hui par se

Se a zepand    = ça dépend    

 

3.   Le pronom COD

Il y a deux manières de placer le pronom COD

 

Après le verbe (forme la plus utilisée sauf en vannetais)

Ma zud a gar ac'hanon  = Mes parents m'aiment     ac'hanon est la conjugaison de a (voir plus bas)

 

En noz e galvin ac'hanout   =  Je vous appellerai dans la nuit

 

Avant le verbe

En plaçant l'adjectif possessif avant le verbe (attention aux mutations !)

 

Ma zud ma c'har        = mes parents m'aiment   ma a fait muter le K de karout en C'h

Ho kervel a rin en nos   =  Je vous appellerai dans la nuit     Ho a fait muter le G de gervel en K

 

C’hwi am eus gwelet dec’h o kerzhout er-maes  C’est vous que j’ai vu hier en train de marcher dehors

En ce qui concerne la deuxième personne du singulier l'adjectif possessif DA se transforme en AZ et fait muter DUR comme s'il s'agissait de HO.

Gant plijadur ez an d'az kweloud         =  Je vais te voir avec plaisir

 

 

4.   Tamm ou Banne

Ur banne pour les choses impalpables, voire liquides :

ur banne sistr, un coup de cidre

ur banne avel, un coup de vent.


Un tamm pour les choses solides

un tamm bara, un morceau de pain

5.   Hini   et   Re

Ces deux mots sont très souvent employés et parfois HINI est usé en 'NI.

Ils remplacent :

- un nom devant un adjectif, car, en breton,  il est impossible de dire :

Le sage, des grandes, etc... 

 

An hini fur   = le sage Re bras   = des grandes                     Ar re vras   = les grands          

 

mais aussi, celui, celle, ceux :

 

An hini a garan   = Celle (ou celui) que j'aime                        Ar re a welan  = ceux que je vois

 

6.   Le pronom possessif

simple

Il n'existe pas de pronom possessif en breton mais il est rendu par :

-          l'adjectif possessif + HINI au singulier

-          l'adjectif possessif + RE au pluriel

 

Ma hini           = le mien                      Da hini            = le tien

Ma re             = les miens                   Da re              = les tiens

 

réfléchi

Le pronom réfléchi se forme avec l'adjectif possessif + le nombre concerné.

Unan au singulier

Ma-unan        = moi-même   = tout seul

Da-unan         = toi-même

E-unan            = lui-même

Hec'h-unan     = elle-même

 

Daou, tri etc... au pluriel       (attention aux mutations des chiffres !)

Hon-tri            = nous-trois                

Ho-taou          = vous-deux

O-fevar           = eux-quatre

 

Cette forme peut donner le sens de tout seul

En em gavet on ma unan      Je me suis trouvé tout seul

En em gavet eo e unan         Il s’est trouvé tout seul

En em gavet int o zri             Il se sont trouvés seuls tous les trois

 

possessif breton

La possession est souvent amplifiée en breton

Ainsi quand le français dit :

Nous avons nos paniers sous le bras

le breton dit :

Hon sec'hier zo ganimp dindan hon diwvrec'h.

Nos paniers sont avec/par nous sous nos bras

 

Ils ont un livre dans les mains
le breton dit :
Ul levr zo
gante e-barzh o daouarn
Un livre est avec
eux dans leurs mains

 

7.   Eil   et   Egile/Eben

Ceci sert à rendre la notion d'un et l'autre

Si un des deux est masculin.

Eus an eil ti d'egile                =   d'une maison à l'autre                    

Eus an eil blassenn d'eben   =   d'une place à l'autre

 

An eil hag egile                    =  l'un et l'autre  (un des deux est masculin)

An eil hag eben                    =  l'une et l'autre  (les deux sont féminins)         

 

Nag an eil nag egile             =  ni l'un ni l'autre

 

8.   La préposition conjugée

Comme vu plus haut, le breton conjugue les prépositions ; ainsi nous n'aurons pas :

Evid me                pour moi      mais evidon,

E-kichen me          près de moi mais em c'hichen   

 

Deux formes de conjugaisons existent :

Gant (avec) donne :

Ganin = avec moi    Ganit  = avec toi    Gant = avec lui     Ganti = avec elle

Ganeomp = avec nous      Ganeoc'h  = avec vous     Ganto = avec eux ou elles

 

Da (à)

Da+in / Din = à moi        Da+it / Dit  = à toi      Dezh = à lui       Dezhi = à elle

Da+omp / Deomp = à nous    Da+oc’h / Deoc’h = à vous   Dezho = à vous  

 

A (de) donne :

Ac’hanon = de moi    Ac’hanout  = de toi          Anezh = de lui       Anezhi = de elle

Ac’hanomp = de nous       Ac’hanoc'h  = de vous      Anezho = de eux ou elles

 

War (sur) donne

Warnon = sur moi    Warnout = sur toi   Warn = sur lui      Warni = sur elle

Warnomp = sur nous       Warnoc'h = sur vous        Warno = sur eux ou elles

 

Lorsque la conjugaison de la préposition conduit à des mots multi-syllabiques , on évite cette construction.. Ar c’helenner zo un den eveldoc’h hag eveldon.

 sera donc remplacé par

Ar c’helenner zo un den evel c’ hwi ha me. 

 

Si le pronom personnel est rattaché à la suite de la phrase, on s’abstient également…

Labouret m’eus gant te o selloud ac’hanon. 

Et surtout pas                                     J’ai travaillé avec toi en train de me regarder

Labouret m’eus ganit o selloud ac’hanon

 

Certaines prépositions composées de 2 parties collées ou non, se conjuguent en plaçant l'adjectif entre les deux parties et en appliquant la mutation ad-hoc, ainsi :

E-kichen   donnera :                            Diwar-benn     diwar + penn   (au sujet de) donnera

em c'hichen    à mon coté                   Diwar  ma fenn           à mon sujet

ez kichen        à ton coté                     Diwar da benn            à ton sujet

en e gichen     à son coté                    Diwar e benn              à son sujet

en he c'hichen  à son coté à elle          Diwar he fenn                         à son sujet  (à elle)

en hon kichen  à notre coté                Diwar hon penn (fenn) à notre sujet

en ho kichen      à vos cotés                Diwar ho penn            à votre sujet

en o c'hichen    à leur coté                  Diwar  o fenn              à leur sujet

 

Pour d’autres on placera le possif avant

Va goude, ou em goude          derrière moi

mais aussi

Beteg ennon ou va beteg       jusqu’à moi

9.   Le verbe "être"

Laouen on  -  out  - eo  -  omp  -  oc'h  -  int        Je suis joyeux, tu es, il est…

 

Laouen e oan  -  e oas  - e oa  -  e oamp  -  e oac'h  -  e oant      J'étais joyeux, tu étais, il était…

 

Laouen e vin  -  e vi  - e vo  -  e vimp  -  e voc'h  -  e vint    Je serai joyeux, tu seras, il sera…

 

Laouen e oen  -  e oes  - e oe  -  e oemp  -  e oec'h  -  e oent    Je fus joyeux, tu fus, il fut…

 

Laouen e vefen  -  e vefes - e vef  -  e vefemp  -  e vefec'h  -  e vefent    Je serais joyeux, tu serais…

 

Laouen e vijen  -  e vijes  - e vije  -  e vijemp  -  e vijec'h  -  e vijent    Je aurais été joyeux, tu aurais…

 

Il existe aussi un mode de situation sur EMA.

Er ger emaon  - emaout  -  ema  - emaomp  -  emaoc'h  -  emaint – emeur

Je suis à la maison, tu es, il est…

 

EMA.   se transforme en EDO  au passé

Er ger edon  - edos  -  edo  - edomp  -  edoc'h  -  edont – edod

J'étais à la maison, tu étais, il était…

 

Bezañ remplace Avoir dans la construction de l’infinitif passé

Goude bezañ lennet e levr, Per a yeas d’e wele.   Après avoir lu son livre, Pierre alla se coucher.

 

Dans cette phrase Zo signifie à la fois être et avoir
Tud zo zo e vakañsoù. Il y a des gens qui sont en vacances

 

Bezañ bet remplace Avoir eu et avoir été  suivant le sens.

Goude bezañ bet lazhet, an den a kouezhas…    Après avoir été tué , l’homme tomba.

Goude bezañ bet lazhet un den, ar muntrer a dec’has…   

Après avoir (eu) tué un homme, le meurtrier s’enfuit…

 

Soñj 'm eus bezañ lennet dezhi pennadoù Buhez ar Sent e fin he buhez, p'he doa mizer o lenn al lizherennoù bihan

Je me souviens lui avoir lu des passages de “La Vie des Saints” à la fin de sa vie, quand elle avait du mal à lire les petites lettres.

 

Goude-se 'm boa bet kement a blijadur o lenn teatr Jakez Riou

Après ça j’avais eu tant de plaisir à lire le théatre de Jakez Riou.

 

Graet eo bet gantañ evel ma vije bet brezhonegerien hepken e-mesk ar vretoned

Il faisait comme s’il n’y avait que des bretonnants parmi les Bretons

 

« C’est » rendu par le double verbe « être »

 

Setu amañ tok Katell ? N'eo ket hemañ eo he zok !

Voici le chapeau de Katell ? Ce n’est pas son chapeau !

Mot à mot = …. ? Celui-ci n’est pas , son chapeau est !

 

Mard eo va mab ez eo hemañ, m'em boa e wisket e gwenn.

Si celui-ci est mon fils que j’avais habillé de blanc

Mot à mot =  Si mon fils est , celui-ci est, que j’avais habillé en blanc.

 

 

10.   Zo

 

Piv zo laouen ?                                  Qui est content ?

Me, te, env, hi, ni, c'hwi, int zo laouen.       Je, tu, es etc… suis content. (C’est moi qui suis content)

Enora zo war an dachenn.                 Enora est sur la place.

Per ha Yann zo laouen.                     Per et Yann sont contents.

Ni zo tredanerion.                             Nous sommes électriciens.

 

La forme du verbe être « BEZAÑ » est ZO quand cette forme est précédée du sujet. Ce sujet peut être un pronom, un groupe nominal ...

 

Que le sujet soit au singulier, qu’il soit au pluriel, le verbe reste ZO. En breton, à la forme déclarative, (je suis grand), le verbe ne s'accorde pas avec son sujet.

 

Que l’on parle d’un état (laouen), une fonction dans la société ... (tredaner), ou d’une localisation (war an dachenn), si le sujet est en tête de la phrase, le verbe est ZO.

 

Me zo bras  = Bras on                      Je suis grand.                         

Me zo laouen = Laouen on               Je suis gai

Me zo tredaner = Tredaner on        Je suis éléctricien

 

 

11.   Eo

 

Lorsque le sujet n’est pas avant le verbe « être » on doit utiliser « Eo »

 

Baraer eo                   Il est boulanger

Pouner eo                   Il est lourd  ou c’est lourd

Buan eo                      Il est rapide  ou c’est rapide 

 

Eo correspond donc aussi au gallicisme « C’est »

Alan eo                                  C’est Alain

Diouzh ar mintin eo               C’est le matin

 

Eo est aussi utilisé pour insister sur un élément de la phrase.

Me eo Alan.               Moi, c’est Alain.

Beaucoup plus fort que Alan on

 

Me eo a gomz            C’est moi qui parle

Beaucoup plus fort que Me a gomz

 

Komz eo a ran           C’est parler que je fais

Beaucoup plus fort que Komz a ran

 

Warc’hoazh eo e teuin          C’est demain que je viendrai

Beaucoup plus fort que Warc’hoazh e teuin

 

12.   Le verbe "avoir"  nommé "ENDEVOUD"

 

Ce verbe est surtout un auxiliaire utilisé pour les temps composés des autres verbes.

Gwelet 'm eus – az peus (ac'h eus) – en n(d)eus – he deus – hon eus – ho peus (hoc'h eus) – o deus

J'ai, tu as, il a… vu

 

Mais aussi pour certaines expressions…

Riv 'm eus,   riv ‘z peus ou c’h eus ou ‘z teus,   riv en deus,   riv he deus    

Riv hon eus,    riv ho peus,    riv o deus

J’ai froid, tu as froid….        

 

Dec'h 'm boa kanet -  az poa  -  en doa   -  he doa   -   hor boa  -  ho poa   -   o  doa

Hier j'avais chanté, tu avais , il avait ….

 

Warc'hoaz 'm bo amzer -  az po  -  en do   -  he do   -   hor bo  -  ho po   -   o  do

Demain j'aurai le temps, tu auras, il aura…

 

Dec’h 'm boe amzer -  az poe  -  en devoe   -  he devoe   -   hor boe  -  ho poe   -   o  devoe

Hier j'eus le temps, tu eus, il eut…

 

Plijadur 'm be  -  az pe  -  en deve   -  he deve   -   hor be  -  ho pe   -   o  deve

J’aurais du plaisir, tu aurais, il aurait

 

Plijadur 'm mije  -  az pije  -  en devije   -  he devije   -   hor bije  -  ho pije   -   o  devije

J’aurais eu du plaisir, tu aurais eu, il aurait eu…

 

A la forme négative on aura :

N'am eus ket             Je n'ai pas     ne'z teus ket, n'en deus ket…

N'en doa ket              Il n'avait pas

N'az po ket                Tu n'auras pas

etc

 

13.   La forme d’habitude

 

La forme d'habitude utilise la base verbale de :

 

- BEZ de Bezañ,; mutée en VEZ après la particule pour rendre le verbe Etre.  

Skuizh e vezan beb mitin  -  e vezez   -  e vez  - e vezomp  -  e vezit   - e vezont

Je suis fatigué chaque matin, tu es , il est… 

 

Skuizh e vezen beb mitin  -  e vezes   -  e veze  - e vezemp  -  e vezec'h  - e vezent

J'étais fatigué chaque matin, tu étais , il était…  

 

Skuizh e vezin beb mitin  -  e vezi   -  e vezo  - e vezimp  -  e vezoc'h  - e vezint

Je serai fatigué chaque matin, tu seras , il sera…  

 

Pa vezer klañv, e c’halver ar medicin 

Quand on est malade, on appelle le médecin

 

- DEVEZ  ou BEZ pour rendre le verbe Avoir

Un eost kaer o-deveze beb bloaz                 Ils avaient une belle récolte chaque année

Kouign-amann hor bez bep sul.                    Nous avons du kouign-amann chaque dimanche

 

Al lodenn vrasañ anezho n'o devez na dour, na tredan, na trawalc'h da zebriñ.

La plupart d’entre eux n’ont ni eau, ni électricité, ni assez à manger.  

 

Atav e vezent asambles pa n'o deveze ket skol. 

Ils étaient toujours ensemble lorsqu’ils n’avaient pas d’école.

 

- GOUZOUD conjugué

Amañ e ouiemp dont da azezañ

Nous avions l’habitude de venir nous asseoir ici.

 

- Bezañ Kustum 

Kustum on da lakaat kalz holen

J’ai l’habitude de mettre beaucoup de sel

 

-  Bezañ boaz

Boaz int da skrivañ bep miz

Ils ont l’habitude d’écrire chaque mois

 

 

14.   La forme progressive

La forme progressive correspond au « -ing » anglais (I ‘m singing).

Elle indique que l’on est en train de faire quelque chose et se construit avec :

 

1 – Action qui dure au présent   O + infinitif

Setu an noz o tont                  Voici la nuit qui vient

 

Si le sujet est après le verbe, “être” est Ema.

 

O komz ema Nolwenn.          Parlant se trouve Nolwenn       Nolwenn est en train de parler.

N’ema ket o komz.                           Elle n’est pas en train de parler.

 

Si on insiste sur le verbe (le fait de parler), on répond alors à la question :

Oc’h ober petra ema Nolwenn ?        Faisant quoi est Nolwenn ?   Nolwenn fait quoi ?

 

Ema ar paotr hag ar plac’h o teskiñ.           Le garçon et la fille sont en train d’apprendre.

 

Oc’h ober petra ema an tad ?                      Que fait le père ?

O labourat ema.                                            Il est en train de travailler (= il travaille).

 

Oc’h ober petra emaint ?                             Que sont-ils en train de faire (= que font-ils) ?

O c’hoari emaint.                                          Ils sont en train de jouer (= ils jouent).

 

Petra emaout o klask ?                                Qu’est-ce que tu es en train de chercher ?

Ma levr emaon o klask.                               C’est mon livre que je cherche.

 

Si le sujet est avant, on utilise ZO + o + infinitif   

Nolwenn zo o  komz              Nolwenn est en train de parler

 

Ici on insiste sur le sujet de l'action. On répond alors à la question :

Piv zo o komz ? (Qui est en train de parler ?)

 

2 – Action qui dure au passé   O + infinitif + e + passé de Ema

O komz edon j’étais en train de parler

 

3 – Action qui dure au passé d’habitude   O + infinitif + e + veze (passé de Bezañ)

O kanañ e vezent bep mitin           Ils chantaient chaque matin

 

4 – Passé immédiat      O + Paouez + infinitif   

Elle indique que l’on vient de faire quelque chose.    

O paouez mont d’e wele ema                       Il vient d’aller au lit

 

5 – Futur immédiat   O + Vont da + infinitif   

Elle indique que l’on va faire quelque chose.      

O vont da lakaat ar c’hig er forn ema         Il va mettre la viande au four

 

Pa vo an heol o vont da guzh                        Quand le soleil se couchera

 

Le Futur immédiat se rend aussi avec   War-bouez  + infinitif   

Per zo war-bouez evañ e banne lambig        Pierre va boire sa goutte

 


 

15.   Le verbe régulier. 

La conjugaison des verbes se fait sur la base verbale, parfois différente de l'infinitif.

 

Debriñ a pour base verbale DEBR qui prend les teminaisons représentatives des personnes.

Kig a zebran, a zebrez, a zebr, a zebromp…

 

  Debriñ (manger)

 

Présent

Terminaisons

Exemple

S



P

1
2
3

1
2
3

-an
-ez
-

-omp
-it
-ont

debran
debrez
debr

debromp
debrit
debront

Imp.

-er

debrer

Futur

Terminaisons

Exemple

S



P

1
2
3

1
2
3

-in
-i
-o

-imp
-ot
-int

debrin
debri
debro

debrimp
debrot
debrint

Imp.

-or

debror

 Tu manges

 Tu mangeras 

 

 

Imparfait

Terminaisons

Exemple

S



P

1
2
3

1
2
3

-en
-es
-e

-emp
-ec'h
-ent

debren
debres
debre

debremp
debrec'h
debrent

Imp.

-ed

debred

Parfait

Terminaisons

Exemple

S



P

1
2
3

1
2
3

-is
-jout
-as

-jomp
-joc'h
-jont

Debris  chon
debrjout
debras

debrjomp
debrjoc'h
debrjont

Imp.

-jod

debrjod

 Tu mangeais 

  Tu mangeas

 

 

Conditionnel passé (irréel)

Terminaisons

Exemple

S



P

1
2
3

1
2
3

-jen
-jes
-je

-jemp
-jec'h
-jent

debrjen
debrjes
debrje

debrjemp
debrjec'h
debrjent

Imp.

-jed

debrjed

Conditionnel futur (réel)

Terminaisons

Exemple

S



P

1
2
3

1
2
3

-fen
-fes
-fe

-femp
-fec'h
-fent

debrfen
debrfes
debrfe

debrfemp
debrfec'h
debrfent

Imp.

-fed

debrfed

 Tu mangerais

 Tu mangerais

 

 

Le subjonctif se rend par RA + le futur

Ra lennin, ra lenni, ra lenno, ra lennimp, ra lennot, ra lennint

Que je chante, que tu chantes…

 

Les temps composés sont réalisés avec bezañ.
- Bet on e Kemper e-pad ar brezel.                             J’ai été à Quimper pendant la guerre
- Bet e vin o c’hoari tennis a-hed an hañv tout.             J’aurai joué au tennis tout l’été.
- Bet e vejen laouen da gomz brezhoneg.                     J’aurais été heureux de parler breton
-
Ne blijfe ket dezho e vefen deuet amañ.                           Il ne leur plaisait pas que je sois venu.
- Kaoz zo e vefe treuzwisket e suner-gwad !                    On dit qu’il serait déguisé en vampire.

 

16.   Le verbe « Gouzout » 

Il n’y a guère que le verbe gouzout comme verbe irrégulier, en plus de bezañ et endevoud.

 

Ce verbe a 3 bases verbales :  

GOUZ  au présent                    GOUI  au passé         GOAR   exceptionnellement 

 

Gouzout  (savoir)

Ar pezh a ouzon,   a ouzout,    a oar,     a ouzomp,     a ouzit,     a ouzont  

Ce que je sais,    tu sais,   il sait....

 

Ar pezh a ouien,   a ouies,    a ouie,     a ouiemp,     a ouiec’h,     a ouient  

Ce que je savais,    tu savais....

 

Ar pezh a ouezis,   a ouezjout,    a ouezas,     a ouezjomp,     a ouezjoc’h,     a ouezjont  

Ce que je sus...

 

Ar pezh a ouezin,   a ouezi,    a ouezo,     a ouezimp,     a ouezot,     a ouezint 

Ce que je saurai...

 

Ar pezh a oufen,   a oufes,    a oufe,     a oufemp,     a oufec’h,     a oufent  

Ce que je saurais....

 

17.   Le verbe « Mont » 

Mont  (aller)    

Ce verbe n’est pas vraiment irrégulier mais sa base verbale “A  disparait ou s’altère parfois suivant les personnes.

Après la particule “E” un Z permet la liaison.

 

D’ar ger ez an,  ez ez,  ez  a,  ez eomp,  ez it,  ez eont  

A la maison je vais,   tu vas,   il va....

 

D’ar ger ez aen,  ez aes,  ez  ae,  ez aemp,  ez aec’h,  ez aent  

A la maison j’allais,   tu allais,   il allait....

 

D’ar ger ez is,  ez ejout,  ez  eas,  ez ejomp,  ez ejoc’h,  ez ejont  

A la maison j’allai,   tu allas,   il alla....

 

D’ar ger ez in,  ez i,  ez  ay,  ez aiomp,  ez eot,  ez aint  

A la maison j’irai,   tu iras,   il ira....

 

D’ar ger ez afen,  ez afes,  ez  afe,  ez afemp,  ez afec’h,  ez afent  

A la maison j’irais,   tu irais,   il irait....

 

Participe passé = A+ET

 

A la forme négative, un D permet la liaison.

 

Ned an ket, je ne vais pas   -  Ned aes ket , tu n’allais pas   -  Ned i ket, il n’ira pas....

 

Dans l’emploi avec pronom personnel, donc après la particule “A” un Y permet la liaison.

 

Me a ya,   je vais   -  Te a yae,   tu allais   -   Eñv a yeas,  il alla    - Ni a yaimp, nous irons

 

Impératif :

Kae,  Deomp,  Kit               Va,   Allons,   Allez

 

18.   Emploi du conditionnel

- dans le passé…

Pa welan digor ur rozenn  me ’garje bout ur valafenn

Quand je vois une rose ouverte, je voudrais être un papillon

 

Ma 'm bije e lazhet d’an noz-se, e vije bet ur muntrer.

Si je l’avais tué ce soir-là, j’aurais été un meurtrier.

 

Gouzout a raen e vijec’h deuet kerkent ha m’ho pije degemeret ma lizher

Je savais que vous seriez venu dès que vous auriez reçu ma lettre

 

Ne vefen ket souezhet e vefe deuet ma zad diouzh e labour.

Je ne serais pas surpris que mon père soit rentré du travail.

 

Ma vefen ur jirafenn e c’hellfen gwelet a-bell.

Si j’étais une girafe,  je pourrais voir de loin.

 

Dipitet-kenañ 'vefen o c'houzout 'm befe digalonekaet un den ken mad.

Je serais très déçu de savoir que j’ai découragé un homme si bon.

 

Galvet hon eus hon zud, da reiñ dezho da c'houzout e vijemp diwezhat.

Nous avons appelé nos parents  pour leur faire savoir que nous serions en retard.

 

Ma teufe ar bara da vankout = Ma teufe d’ar bara mankout   Si le pain venait à manquer

 

Ne ouien ket ha dont a rafe        Je ne savais pas s’il viendrait.

- et dans l’avenir…

Mar bez brav an amzer disul, ez aimp d’ho kwelout    S’il fait beau dimanche, nous irons vous voir.

 

Aon ‘m eus e vefe re skuizh                         J’ai peur qu’il soit trop fatigué

 

Gwellaat a rafe dezhañ pa zigouezzfe ar mezeg      Il irait mieux quand le médecin arriverait

 

Diwallit da c’hlebiañ ho roched ‘blam e kouezhfec’h klañv          Attention de ne pas mouiller votre chemise de peur de tomber malade

 

Ma mamm a c’houlenn e chomfen er ger Ma mère souhaite que je reste à la maison

 

N’ouzon ket ha glav e vo warc’hoazh.        Je ne sais pas s’il pleuvra demain.

 

N’ouzon ket ha dont a raio.                         Je ne sais pas s’il viendra.

 

N’ouzon ket hag-eñ e teufe.                         Je ne sais pas s’il viendra.

 

En em c’houlenn a ran hag-eñ n’eo ket ar wirionez ganit.     Je me demande si tu n’as pas raison.

 

 

Hag-eñ toujours si le verbe est négatif  

Avec Hag-eñ le verbe qui suit est toujours conjugué.

 

19.   La négation.

 

L’équivalent du « ne...pas » français est ne ... ket. Comme en français le « ne » s’élide devant un mot commençant par une voyelle.

Il encadre le verbe conjugué et dans la plupart des cas, il débute la phrase.

 

Er gêr emaon                                     N’emaon ket er gêr.

N’ema ket ar vugale er gêr, mais ,   Ar vugale n’emaint ket er gêr.

 

Si le sujet pluriel est placé avant un verbe négatif, le verbe est au pluriel.  

Pluriel + Avant + Négatif  =  Pluriel 

Parce qu'ici on considère Ar vugale comme une apposition ; ce n'est pas le sujet.

Ceci reviendrait à dire :  Les enfants, ils ne sont pas à la maison. 

 

Quand le sujet est indéfini :

War an daol ez eUs Ul levr :

Sur la table il y a un livre

 

N’eus              levr                 ebet                war an daol.              

Il n’y a                        livre                aucun              sur la table.

 

Me zo laouen.                        N’on ket laouen.

Int a zo o teskiñ.                    N’emaint ket o teskiñ. (deskiñ vb. desket : apprendre)

 

…et quelques tournures particulières…

E gis-se e vo ? O, pas e-gis-se.     Ce sera comme celà ? Oh, pas comme ça !

 

Diskuizh pe get, e rankemp sevel abred.    Reposés ou pas, il nous fallait nous lever tôt.

 

Gwelloc’h eo din chom heb gervel anezhañ.

Il est préferable que je ne l’appelle pas. (il n’aimerait pas ça)

Mais

Gwelloc’h eo ganin chom heb gervel anezhañ.

Je  préfère ne pas l’appeller. (, c’est moi qui décide)

 

20.   La forme passive

Le breton utilise le plus souvent possible la forme passive pour exprimer des notions actives du français.

 

Digoret eo an nor ganin    =>   J'ouvre la porte     (ouverte est la porte par moi)

 

Amañ, e vez komzet brezhoneg    => Ici, on parle breton             (Ici, est d'habitude parler breton)

 

Gwisket eo ma roched warnon     =>   Je mets ma chemise    (mise est ma chemise sur moi)

 

Debret eo bet ar c'hi gant ar c'hazh  = > le chien a mangé le chat  (mangé a été le chat par le chien)

 

21.   Le verbe réfléchi

 

En em –   Correspond à la forme réfléchie française (se)

 

En em c’houlenn a ran hag-eñ n’eo ket ar wirionez ganit.     Je me demande si tu n’as pas raison.

 

En em gavet omp e-tal an aod  Nous nous somme retrouvés près de la côte

 

Mais parfois le breton n’utilise pas de forme réfléchie alors que le français le fait.

Gwalc'het 'm eus ma daouarn   Je me suis lavé les mains  (Jai lavé mes mains)

 

 

22.   Conjugaison assistée avec OBER

 

Pour insister sur le verbe, on le place en début de phrase, et du fait que cette phrase ne peut être commencée par un verbe conjugué, on utilisera l’auxiliaire « Ober » qui siginfie « Faire »

 

Le radical de Ober est Gra qui après les particules a ou e devient Ra.

 

Petra a rez d’al lun ?                         Qu’est-ce que tu fais le lundi ?

Kousket a ran d’al lun.                      Je dors le lundi.                      Dormir je fais le lundi

Pegañ a ra Per ha Jorj ur skritell ouzh ar voger.     Pierre et Georges collent une affiche au mur.

Kanañ a rit ?                         Vous chantez ?           Chanter vous faites ?

Ne ran ket.                             Non.                            Je ne fais pas

Piv a ra trouz evel-se ?          Qui fait du bruit comme ça ?

Alan a ra.                                C’est Alan.                     Alain fait

Mont a ran d’ar gentel vrezhoneg    Je vais au cours de breton  Aller je fais au cours…

 

Présent : Kanañ a ran, a rez, a ra, a reomp, a rit, a reont, a reer

Imparfait : Kanañ a reen, a rees, a re, a reemp, a reec’h, a reent, a reed

Futur : Kanañ a rin, a ri, a ray, a raimp, a reOt, a raint, a reor

Passé : Kanañ a ris, a rejout, a reas, a reomp, a rejoc’h, a rejont, a rejod

Conditionnel 1er : Kanañ a rafen, a rafes, a rafe, a rafemp, a rafec’h, a rafent, a rafed

Conditionnel 2ème : Kanañ a rajen, a rajes, a raje, a rajemp, a rajec’h, a rajent, a rajed  


 

23.   L'heure

Pour dire l'heure en Breton, on énonce le nombre d'heures suivi du nombre de minutes écoulées s'il y en a moins de 30.

·         1:10                        un eur dek

·         2:23                        div eur tri warn ugent eo

 

 ou l'heure suivante + nemet + le nombre de minutes qui nous en séparent  :

·         3:53                        peder eur nemet seizh eo

·         8:40                                   nav eur nemet ugent eo

le quart et la demie heure :

·         10:15          Pet eur eo ? dek eur ha kard eo

·         6:45            Pet eur eo ? seizh eur nemet kard eo

·         9:30            Pet eur eo ? nav eur hanter eo

Midi et minuit correspondent respectivement à Kreisteiz et hanternoz

24.   Les dates

Les dates doivent être exprimées en nombre ordinaux, ainsi on a

Ar c'hentañ a viz Mae = Le premier Mai 

An eilved a viz Here              = le 8 octobre

 

Mais l'usage actuel autorise l'emploi des nombres cardinaux

An daou warn-ugent  a viz Kerzu      =   Le 22 novembre

au lieu de an eil warn-ugent

 

Attention !  les nombres cardinaux commençant par T ou P mutent doux comme s'ils étaient des ordinaux

Etre an dri hag ar bemp a viz  Mae     = Entre le 3 et 5 Mai

 

On constate la même mutation pour le mot Pet   =  combien

Ar bet a vis Gwenholo e teui ?    = Le combien de Septembre viendras-tu ?   on répond :  _ An dri e teuin.

 

Mais si la question est Pegoulz e teui d'ar ger ?   =   Quand rentreras-tu chez toi ?     

On répond :  D'an dri e teuin.

 

25.   Les jours de la semaine

 

En breton, les jours de la semaine prennent deux formes selon qu’ils sont adverbes ou noms. Ils sont adverbes :

 

            Vendredi (dernier), il est allé au cours de breton.

            Digwener e oa aet d’ar gentel vrezhoneg.

 

            Mardi (prochain), j’irai à la piscine.

            Dimeurzh ez in d’al lenn gouronkañ.

 

L’adverbe se remarque à sa forme en DI- (qui signifie jour  cf. dies). Il a obligatoirement le sens de « prochain » ou « dernier », c’est le temps du verbe et le contexte qui le dit.

 

Ils sont noms, de la même manière qu’en français, en étant accompagné d’un article.

 

Attention !  On dira :   Disul, d'an daou a vis Ebrel              = Dimanche, 2 avril   

mais                    D'ar Sul daou a viz Ebrel       = Le dimanche 2 avril

 

26.   Prépositions  et Conjonctions 

L’utilisation qui en est faite révèle donc le degré de maîtrise de la langue. Nous n’en verrons ici qu’une partie.

Deux principes de bases à retenir :

í     Les prépositions simples se conjuguent din, ac’hanon, hepdon (ce qui interdit de placer un pronom complément à sa suite)

í     Avec les prépositions composées (préposition simple + nom) comme e-kichen, war-dro, diwar-benn, da-heul on a : em c’hichen, war ma zro, diwar ma fenn, d’am heul.

í     Les conjonctions de subordination entrainent une subordonnée  .

Liste

-A.             de        elle est indispensable après les adverbes suivants devant un nom. (Mutation douce)

- Kalz a dud                - Muioc’h a draoù                 - Meur a zen              

- Beaucoup de gens    - Plus de choses                      - Beaucoup d’hommes

 

- Kement a win           - Trawalc’h a drouz               -   Re a vanneoù          - E-leizh a besked    

- Tant de vin               - Assez de bruit                       -  Trop de verres         - Nombre de poissons

 

-   Nebeut a gig            - Un nebeut tud                     - Nebeutoc’h a baotred

-  Peu de viande         - Quelques personne               - Moins de garçons

 

Elle est utilisée aussi dans la négation des indénombrables

N’eus ket a vara         - n’eus ket a zour

Il n’y a pas de pain     -  Il n’y a pas d’eau

 

-A-BARZH ,           du fait que

 

Skuizh e oa a-barzh bezañ kerzhet re bell.           Il est fatigué du fait d’ avoir trop marché.

 

-ABA ,           depuis que

 

Aba laboure ma zad,  e gouneze arc’hant.            Depuis que mon père travaillait, il gagnait de l’argent

-ABAOE,   (MA)        depuis, ne peut être utilisé que dans des expressions de temps ou de durée passées, ou plus précisément exprimant la durée passée qui sépare du moment présent

- Abaoe pegoulz ?      Abaoe dilun      - Depuis quand ?      Depuis lundi   

 

- Abaoe pegeit ?        Abaoe daou zevezh    - Depuis quand ?        Depuis deux jours

 

- Abaoe m'en deus gwerzhet ma zad e di …

-         ou mieux                                                                     Depuis que mon père a vendu sa maison…

- Abaoe m'eo bet gwerzhet e di gant ma zad…  


Pour les expressions de lieu on doit utiliser ADALEK (voir plus loin).

-A-BENN (prochain, pour, quand) est utilisé dans les expressions de temps à sens futur.

Gwelet e vo a-benn dilun.                           On verra lundi

 

Ar c’helenner en deus roet ur bern labour d’ober a-benn arc’hoazh.

Le professeur a donné un tas de travail à faire pour demain

 

A-benn pegoulz e vo gwerzhet kastell Chirac ? Quand sera vendu le château de Chirac ?

-AC’HANN     d’ici…

Pegeit zo ac’hann di ?  Il y a combien depuis ? 

Ac’hann da beur ? D’ici quand ?

Ac’hann da zisul .  D’ici dimanche.

-ADALEK,            à partir de, s’utilise aussi bien pour le lieu que pour le temps, et souvent en duo avec betek.

Adalek ar beure betek an noz ne ra nemet debriñ chokolad.

Depuis le matin jusqu’au soir il ne fait que manger du chocolat

 

 Adalek Karaez betek Roazhon e oa erc’h war an hent.

De Carhaix à Rennes il y avait de la neige sur la route

-DA, à est de loin la préposition la plus utilisée en breton. (Mutation douce)

1. presque systématiquement après le verbe mont et d’autres verbes de mouvement (dont, distreiñ, kas, degas), même si le français n’emploie pas de préposition, notamment devant un infinitif :

Mont da Z/Dinan                              Aller à Dinan

Mont da unan bennag                       Attaquer quelqu’un

Mont da zañsal d’ar festoù-noz        Aller danser aux fest-noz

Kas anezhañ da bourmen !               Envoie le promener

2. devant le complément d’attribution, après les verbes comme reiñ, gwerzhañ, prestañ, profañ, kas, degas, ainsi que lavarout, respont, diskouez, plijout, tamall, touiñ,

Ro ar pakad dezhañ                          Donne lui le paquet

Prest da wetur din                 Prête moi ta voiture

 

3. devant un infinitif, après kregiñ, derc’hel (et kenderc’hel), paouez:

Dalc’h da vont                                   Continue à avancer

Paouez da dennañ da deod               Arrête de tirer la langue

4. avec certains verbes, comme doujañ, pokat, tennañ, tostaat :

Tennañ a ra d’e dad                          Il tire de son père

Pok dehañ, m’e garez                       Embrasse le, si tu l’aimes

Tostait d'an daol !                             Approchez de la table

5. parfois avec le verbe bezañ, notamment pour exprimer un accord, un projet :

Me zo da vont da Baris e-pad ar vakansoù

Je prévois d’aller à Paris pour les vacances

6. avec certains adjectifs comme prest, gouest, kustum :

Prest on da zont                     Je suis prêt à venir

Kustum eo da lenn ar journal           Il a l’habitude de lire le journal

7. pour exprimer un avis une opinion, comme dans les expressions din, d’am soñj, d’am meno

Din eo ur genaoueg ha netra ken                Pour moi, c’est un niais, rien de plus

8. devant les dates

D'al Lun ez es d'ar skol = le lundi tu vas à l’école

Disul, d'an daou a vis Ebrel              = Dimanche, 2 avril   

mais

D'ar Sul daou a viz Ebrel       = Le dimanche 2 avril

 

-Attention DA est interdit :

1. devant les infinitifs  sujets dans les constructions suivantes, avec ret, arabat, etc.,

Ret eo mont                           Il faut y aller   

Ret eo deoc’h mont               Il vous faut y aller

Arabat eo debriñ er sal-mañ            Il est interdit de manger dans cette salle

Difennet eo butuniñ e-barzh an ti        Il est défendu de fumer dans la maison

Poent eo sevel                                   Il est temps de se lever

2. devant les verbes suivants, qui ont pour COD des infinitifs:

Ankouaet em boa pediñ ar maer      J’avais oublié d’inviter le maire

Deskiñ brezhoneg, lenn                    Apprendre le breton, à lire

N’hallan ket pardoniñ                       Je ne peux pas pardonner

Goulenn an eur diganti                     Demande lui l’heure

Gouzout a reont c’hoari                    Ils savent jouer

Hast buan dont amañ                        Presse toi de venir ici

Klask dañsal                                     Chercher à danser

Ne gredan ket komz diraki              Je n’ose pas parler devant elle

Lavarit dezhañ dont                          Dites lui de venir

Respont dezhañ mont da sutal         Réponds lui daller se faire voir

Soñjet m eus da zeiz-ha-bloaz      Je me suis rappelé ton anniversaire

3. devant ces infinitifs, qui sont sujets des verbes suivants :

Ne fell ket din respont                      Je ne veux pas respondre

Ne blij ket dezhañ dañsal                 Il naime pas danser

-DIGANT est une préposition d’origine, qui indique aussi l’éloignement. Elle s’utilise

1. surtout avec le verbe goulenn

Goulenn kant lur digant da dad        Demande 100 francs à ton père

2. Ne pas confondre :

Prenañ dilhad da Soaz                      Acheter des habits à Soaz

Prenañ dilhad digant Soaz                Acheter des habits à Soaz (cest elle qui les vend)

 

-DAOUST DA        malgré, bien que 

Kreñv e chom, daoust d’e oad                     Il reste fort, malgré son age

Daoust din da vezañ kozh, e kerzhan kalz bemdez    Bien que je sois vieux, je marche beaucoup chaque jour  

-DAOUST MA        malgré, bien que 

Daoust ma oa klañv-ki, e kendalc’has gant e labour         Bien quil fût malade comme un chien, il  continua à travailler

-DRE        par,  en faisant qq chose

Dre labourat start eo deuet a-benn             Il réussit en travaillant dur

-E.                             Dans

Soñjal a rin en dra-se Je penserai à cela

Soñjit ennon                          Pensez à moi

Hunvreet em eus ennout      J’ai rêvé de toi

Fiziañs o deus ennon,           ils ont confiance en moi  

-EGET.                     Que

            Elle ne s’utilise jamais qu’avec le comparatif de supériorité  (exactement comme la préposition than en anglais) et ne doit donc pas être confondue avec evel, qui indique une égalité :

Brasoc’h eo tour iliz-veur Kemper eget ti ma zad-kozh

Le clocher de la cathédrale de Quimper est plus grand que la maison de mon gd-père

Kavet em eus unan sotoc’h egedon             J’ai trouvé plus sot que moi

-E LEC’H MA              

Kae e-lec’h ma kari          Va où tu veux.  

-ENDRA = TRA MA  = KEIT MA             Tant que

Endra  s’utilise avec ou sans MA

 

Endra ma vezo brav an amzer e valein.     Tant que le temps sera beau je me promènerai.

Endra vevin e vutunin.                            Tant queje vivrai, je fumerai.

 

Keit ma vevin, e larin ar gwirionez    Tant que je vivrai, je dirai la vérité

 

Tra ma vo mor ‘vel mur en he zro    Tant que la mer sera comme un mur autour…

 

-EN UR.     (Gérondif)

Elle s’utilise pour lancer une deuxième action simultanée à la première.

Lenn a ra e gazetenn en ur vutuniñ bep beure. Il lit son journal en fumant chaque matin.

-ESTREGET.    Elle traduit parfaitement le gallicisme Ya pas que :

Estreget paotred zo war an douar                Il y a autre chose que des gars sur terre

Estregedout zo fur                 Il n’y a pas que toi de sage  

 

Notez que la phrase bretonne est affirmative alors que la tournure française la plus courante est négative. Voir aussi Ouzhpenn

 

-EUS    de    à utiliser dans les tournures suivantes :

Ar c’hard eus ar merc’hed               Le quart des filles

An darn vrasañ eus an dud               La plupart des gens  

 

Mais aussi conjugué ac’hanon, ac’hanout, anezhañ, anezhi, ac’hanomp, ac’hanoc’h, anezho il prend des sens particuliers

 

An eil darn anezhi zo d’am zad         La seconde part est à mon père                    (la seconde part d’elle est à mon père)

Noz-du eo anezhi                               Il fait nuit noire                                             (nuit noire est d’elle)

Te 'oar anezhi !                                 Tu en sais des choses !

Petra vez graet ac’nanoc’h?             Comment vous appelez-vous ?                      (Quoi est fait de vous ?)

Ar vaouez, anezhi kozh tre, a komz dousig             La femme, qui est très agée, parle doucement.

Un dra n'eus ket anezhañ ken          Une chose qui n’existe plus                           (Une chose il n’y a plus d’elle)    

Ur bladenn muzik, un eur anezhi, ‘m eus prenet.     J’ai acheté un disque de musique, durant une heure.

An den-se zo chomet an istor anezhañ em eñvor. = An den-se zo chomet e istor em eñvor  L’histoire de cet homme est restée dans ma mémoire. (Cet homme est restée l’histoire de lui dans ma mémoire)

 

Gweled a ran ac’hanoc’h ! = Ho kweled a ran        Je vous vois !              (Je vois de vous !)

Ar gazetenn, biskoazh e brenan anezhi ! = biskoazh he frenan !     Le journal, je ne l’achète jamais

Le pronom COD est toujours supporté par EUS lorsqu’il est placé après le verbe.

 

-EVEL MA    comme+ verbe     à utiliser dans les tournures suivantes :

Evel m’edo o tont d’ar ger, e vervas                       Comme il revenait chez lui, il mourut

Evel m’ en deus bevet, eo marvet                           Comme il a vécu, il mourut

-EVIT:    pour,  que, 

 Elle indique :

.un but affirmé (plus fort que « da »).

Me zo deuet evit c’hoari                  Je suis venu pour jouer (et rien d’autre)

Me zo deuet da c’hoari                     Je suis venu jouer (mais je pourrais faire autre chose)

 

.avec le verbe bezañ à la forme négative, exprime l’impossibilité

 

N’out ket evit kompren                    Tu ne peux pas comprendre

N’eus ket kreñvoc’h evidoc’h          Il n’y a pas plus fort que vous

 

.Evidon signifie aussi quant à moi, en ce qui me concerne.

 

Evidon ned in ket d’e eured                         En ce qui me concerne  je n’irai pas au mariage

Le verbe bezañ négatif + evid exprime l'impossibilité, l'incapacité :

N'eo ket evit kompren alamaneg                Il ne peut pas comprendre l’allemand

N’on ket evid mont d’ho kwelout                Je ne peux pas aller vous voir

 On n’utilise pas evit avec une date.
On devra dire : Labour am eus d’ober a-benn dilun   J’ai du travail à faire pour lundi

-EVIT DA :   bien que, 

Evidon da vezañ skrivet meur a bezh-c'hoari             Bien que j’aie écrit beaucoup de pièces de théatre
Evitañ da vezañ pinvidig-mor , n’eo nemet ul laer   
Bien qu’il soit très riche, il n’est qu’un voleur

 

-GANT a de nombreuses utilisations,

 

.celle de précéder le complément d’agent :

 

Torret eo bet e droad gantan.    Il s’est cassé la jambe

 

Pemp gwech eo bet gounezet Tro BroC’hall gant Bernard Hinault

Le Tour de France a été gagné 5 fois par Bernard Hinault

 

. complèter certains verbes (kregiñ, derc’hel (et kenderc’hel), paouez)

 

Krog eo an amzer da yenaat.     Le temps commence à refroidir

Krog on gant ma labour        J’ai commencé mon travail

Dalc’hit gant an hent            Continuez votre chemin

Paouez gant da drouz            Arrête ton bruit

 

. indique la posession (avec bezañ)

Yann zo un ti bras gantan    Jean a une grande maison     (Jean est une garnde maison avec lui)

 

-GANT MA                  Pourvu que           

Gant ma vez selaouet ma mouezh, e raio an dra a c’houlennan digantañ   

Pourvu que ma voix soit entendue, il fera ce que je  lui demande.    

Gant ma pado an amzer vrav e vo plijus ar vakañsoù.

Pourvu que dure le beau temps les vacances seront plaisantes.

 

-GANT AON  NA    De peur de

Grit an dra-se gant aon ne vijec’h ket evit hen ober diwezhatoc’h. 

Faites ça de peur de ne pouvoir le faire plus tard.

 

-GOUDE DA                  Alors que           

Diskaret e oa bet e wetur, goude dezhañ bezañ beuzet kalz arc’hant enni.

Sa voiture a été détruite,  alors qu’il y avait noyé beaucoup d’argent.   

 

-HA PA                     que+ subjonctif            

Ne c’hellfec’h ket hen ober, ha pa vijec’h roue.

Vous ne pourriez le faire, que vous ne soyiez roi.   

 

-HEB DA                  Sans que           

Heb dezhañ bezañ lavaret ger, e oe bet komprenet mat.   

Sans qu’il ait dit mot, il fut bien compris.    

 

-HEB MA                  Sans que           

Dont a ri , heb ma skrivin dit            Tu viendras sans que je t’écrives.    

 

-KEN MA            si…  que               -KEN NA            si…  que…   ne

 Ken laouen e oa ar paotr, ma lamme en ur vont d’ar ger.    Le garçon était si joyeux qu’il sautait en rentrant chez lui.

Ken trist e oa ar paotr, na c’helle komz goude-se.    Le garçon était si triste  qu’il ne pouvait parler après ça.

-MA   que dans le sens de

Setu amañ ar stêr ma lakaer un pont warnañ     Voici la rivière sur laquelle on posa un pont

 

Gortoz a ra ma kemmo al legestr e grogenn.   Il attend que le homard change de carapace.  le présent français est rendu par un futur breton

-NEMET   ne … que

N’eus nemet krampouezh da zebriñ            Il n’y a que des crêpes à manger

N’eus nemedon o labourat amañ                 Il n’y a que moi à travailler ici

N’az po nemet mont buanoc’h                     Tu n’auras qu’à aller plus vite

-NOMPAS  ne … pas

Laret eo bet din nompas ober trouz             On m’a dit de ne pas faire de bruit

Nompas mont re bell diouzh ma bro a fell din         Je veux ne pas aller trop loin de mon pays

-O en train de   s’utilise devant un infinitif après

1. le verbe bezañ pour indiquer la forme progressive ou des nuances proches

Emaint o teskiñ brezhoneg                           Ils sont en train d’apprendre le breton

Klañv on o welout ma breur o tispign arc’hant       Je suis malade de voir mon frère dépenser son argent

 

Après des expressions comme Kaout aon, bec’h, diegi, displijadur, glac’har, mezh, plijadur, poan

Plijadur am bez o klevout ar re yaouank o komz brezhoneg         J’aime entendre les jeunes parler breton

 

mais aussi après certains verbes impliquant d’autres actions.
KLEVOUT  -   GWELOUT  -  SELLOUT  -  SELAOU  -  SANTOUT  -   TEUREL EVEZH

Klevit ar chas o harzhal (= a harz)                           Ecoutez les chiens aboyer
Ne skuizhe ket o sellout ouzh an dour o redek       Il ne fatiguait pas de regarder l’eau couler
Poan am eus ouzh e welout o c'houzañv evel-se.    J’ai de la peine de le voir souffrir ainsi

Taolit evezh ouzh ar c’hirri o tont !                         Faites attention aux voitures qui viennent !

-OUZHpréposition de lieu ( ouzh an nor, ouzh ar prenestr) est aussi utilisé

. avec les verbes sellout, sentiñ, difenn, diwall, mirout :

Sell ouzh ar plac’h-se, sell outi !     Regarde cette fille, regarde la !

Ret eo dit sentiñ ouzh da vamm                   Il te faut obéir à ta mère

Difennet he deus ouzhimp mont er-maez                Elle nous a défendu de sortir

Ret eo  diwall ouzh ar vignoned fall             Il faut faire attention aux faux amis

Mirit outañ da gousket                                Empèchez le de dormir

 

. les adjectifs tost, heñvel :

Heñvel eo ouzh e vreur                     Il ressemble à son frère

Tostait ar gador ouzh an daol           Approchez la chaise de la table

Tost a-walc'h outañ emañ-hi o chom           Elle habite assez près de lui  

Tost echu eo an hañv            L’été est presque fini

 

-OUZHPENN sert notamment à traduire le gallicisme Ya pas que (en plus de) :

Ouzhpenn paotred zo war an douar              Il y a plus que des garçons sur la terre

 

-O VEZHAN MA                     Bien que  

O vezhañ ma oa bet fall an amzer, e teuas kalz touristed  

Bien que le temps fut mauvais , beaucoup de touristes vinrent

 

-PA       Quand

Pa vez brav an amzer, ne ra ket glav                      Quand il fait beau , il ne pleut pas

 

-PANEVED        Si…. ne

Paneved e dad, e vijen bet beuzet                S’il n’y avait eu ton père, j’auais été noyé

 

Ar plac’h-mañ, paneveti te oa beleg ha bremañ sur ne vezi ket.    

 Cette fille, sans elle, tu étais prêtre, et maintenant tu ne le seras pas.

 

-PETRA BENNAK

Petra bennak m'am boa pignet alies du-mañ ha du-hont …
Bien que je sois souvent monté ici ou là...

 

-RAG       Car       introduit une subordonnée coordonnée et non causale

Ro din dour, rag gwall sec’hed zo deuet din                       Donne moi de l’eau car j’ai grand soif

 

-RAG  MA   = ABALAMOUR MA     Car  , parce que      introduit une subordonnée conjonctive 

Ne c’hellan ket ober tan gant ar c’heuneud–mañ, abalamour ma n’eo ket sec’h a-walc’h.

 

-RAG  AON     De peur 

Dihun ac’hanon, rag aon din da nompas bezañ prest abred a-walc’h. 

Eveille moi, de peur que je ne sois pas prêt assez tôt.

 

-SEUL  MA     D’autant plus que 

Seul vuioc’h e plij ar frouezh, ma vezont darev. 

Les fruits me plaisent d’autant plus qu’ils sont mûrs.

 

Seul zarevoc’h e vez ar frouezh, seul c’hwekoc’h e vezont kavet. 

Plus les  fruits sont mûrs  plus ils sont onctueux.

27.   Mots à usage particulier

- BISKOAZH,     UR WECH BENNAK,     BIKEN,    GWECH EBET,  jamais  (passé,  futur, actuel)

Biskoazh n’em boa gwelet un den eveldout            Je n’ai jamais vu un homme comme toi

Biken ne welin anezhi ken                                       Je ne la verrai plus jamais

Gwech ebet ne sav a-raok kreisteiz                        Il ne se lève jamais avant midi 

 

Ha bet oc'h e ti an toer ur wech bennak ?          Avez-vous jamais été chez le couvreur ?

 

- DI, ENO   y   (avec et sans mouvement)
Mont a ran di                         J’y vais       avec mouvement

Eno e vin                                J’y serai      sans mouvement

- EBET,  aucun   (toujours avec un singulier)
N’eus den ebet en ti.             Il n’y a aucun homme dans la maison

- KROG,  accroché    indique le commencement  (toujours avec bezañ)
Ne oan ket krog da gomz c’hoazh    Je n’avais pas encore commencé à parler

- MEMES  (ha),  même (que)           indique l’égalité

Ar memes levr ha me e lennit          Vous lisez le même livre que moi

- RET ,   nécessaire    indique l’obligation

Ret eo din mont                     Il faut que j’y aille
Ret eo d’am zi bezañ goloet adarre Il faut que ma maison soit recouverte

- TU,  moyen 
Tu zo dit da brestañ da garr ?          Tu peux me prêter ta voiture ?
N’eus ket tu, er c’harrdi emañ          Non, (il n’y a pas moyen), elle est au garage.

28.   Les liaisons


Liaisons vocaliques
Les oreilles bretonnes sont sensibles aux liaisons « mal-t-à-propos »

Ne dites pas                                                         Dites plutôt
deus = s-amañ            (viens ici)                                deus
= z amañ 
klewet
= t-em eus     (j’ai entendu)                         klewet
 = d-em eus
ma zok
= k-eo            (c’est mon chapeau)               ma zok = g-eo
evid
= t-ober              (pour faire)                             evid = d-ober  
da lavarout
 = t-eo   (c'est-à-dire)                           da lavarout  = d-eo
mat
= t-eo              (c’est bon)                              mat = d-eo
da bep = p hini           (à chacun)                              da bep
= b-hini

droch = ch-eo            (c’est bizarre)                         droch = j-eo   

 

car lorsque le mot qui suit commence par une voyelle, la consonne finale du mot qui précède est toujours adoucie
Je rappelle que l’adoucisement correspond à l’évolution de :

K            à        G

P            à        B

T            à        D

S            à        Z

CH         à        J

 

On en trouve trace dans certains noms de lieu :
Pondivi           Pont
= d-Ivi    Pontivy
Pondaven       Pont = d-Aven
Stang-ar-C’hoad         Stank
= g-ar-C’hoad

Seules exceptions, les liaisons après sk, –sp, -st où il n’y a pas d’adoucissement de la consonne qui suit le s-
ur pesk
= k- eo          c’est un poisson
da hesp
= p- e oa waet ar feutan      la fontaine est tarie
trist
= t- on      je suis triste
prest = t-eo.   il est prêt.

 

Liaisons consonnantiques

Il y a adoucissement aussi entre 2 consonnes :
 demat deoc’h            dema
t =  teoc’h          bonjour (à vous)  
 ed-tu                          e
t =  tu                       blé noir
 salud deoc’h              salud
= teoc’h            salut à vous
 eh an da lâred
= teoc’h                               
je vais vous dire
 kit du-se                     kit
= tu-se                 allez la-bas
 deuit du-mañ             dait = tu-mañ             venez ici
 deuit bremañ             dait  = premañ           venez maintenant
 me a gav din             me ’gav
= tin             
je trouve .

 

Des exemples également dans les noms de lieux :
 Lo
perhet       Log-Berc’hed           
 le Pon
toir       Pont-Douar
ou de famille
 Laga
tu           Lagad-Du...

 

Parfois la liason apporte un nouveau sens :
 ar c’haz(h) bihan             le petit chat
 ar c’haz(h)-pihan            le petit dernier (de la famille) .

 

29.   Les suffixes durcissants

 

Lorsqu’on complète un mot avec un suffixe, enn par exemple on adoucit toujours la consonne finale :
blot      donnera  blo
denn

 

il n’y a que cinq suffixes durcissants en breton:

-a         collecteur de qq chose
pesked            peske
denn
                mais     peskeTa                     poissons – poisson – pêcher
merc’hed        merc’he
dig                 mais     merc’heTa                 fille – fillette – draguer

logod               logodenn                    mais     logoTa                        souris              chasser les souris

-
ad/-ed  Exclamatif
braz                 bra
zig              mais Na brased un ti !                       quelle grande maison !
blod                 blodig              mais Na bloTed an amanenn             que le beurre est mou !
teog                teoger             mais na teoKed un regenn     magnétisme – magnétiseur - quel rayon magnétique !
……….mais surtout pas le ad de contenance             deg      degad
-      
Superlatif
braz                 bra
zig              An heni braS         
le plus grand

sod                  sod                  An heni soT          le plus sot

-aad    
Devenir
glaz                 gla
zig
             mais glaSaad              bleu – bleuâtre, bleuir
kozh                ko
zhig             mais koShaat              vieux – assez vieux - vieillir

- oc’h   Comparatif
nobl                 no
blañs          mais noPloc’h egeti                noble – noblesse – plus noble qu’elle
kozh                ko
zhig
            mais koShoc’h egedon           vieux – assez vieux – plus vieux que moi

 

30.   La phrase bretonne vous dépayse… 

 

Souvent très différente de la phrase française, elle contient toujours la particule verbale A ou E.

 A si le sujet ou le COD est placé avant le verbe  mais  E dans tous les autres cas.

 

Quelques exemples de constructions avec A :

Ma zud a labour hiziw   =  mes parents travaillent aujourd'hui.

Bara a zebran gant kig   =  je mange du pain avec la viande

 

Quelques exemples de constructions avec E :

Brav e vo an amzer ar sizun da-zont            = Il fera beau la semaine prochaine

Hiziw e teu ma zad d'ar ger                          = Aujourd'hui mon père rentre à la maison

Gant plijadur e kanan em sal-walc'hiñ        = Avec plaisir je chante dans ma salle de bain

 

Si le nom placé avant le verbe est un complément du sujet réel placé après mais rappelé par une préposition, on peut utiliser A alors que E semblerait plus logique.

Ar gwez          a dec'h            o skeud  

Les arbres       fuient              leur ombre

signifie en fait    L'ombre des arbres fuit.

 

Piv       a zo     e dro               bremañ ?

Qui      est       son tour          maintenant

signifie évidemment    De qui est-ce le tour, maintenant ?

 

Dans le cas d'une destination on peut utiliser A en rappelant le destinataire en fin de phrase par la préposition conjuguée.

Ma breur        a brenin          al levr-se        evitañ 

Mon frère        j'achèterai       ce livre            pour lui    

signifie  J'achèterai ce livre pour mon frère 

On pourrait dire aussi :  Evit ma breur e prenin al levr-se

 

Dans certains cas encore plus spécifiques on peut utiliser les deux particules :

An tele            a blij    d'ar vugale     selled              outañ

La télé             plait     aux enfants     regarder          à lui

qui signifie   Les enfants aiment regarder la télé

pourrait être dit aussi : Ouzh an tele e plij d'ar vugale selled

 

An tamm-douar-se a zeu gwinizh kaer ennañ beb bloaz

mais aussi

An tamm-douar-se e teu gwinizh kaer ennañ beb bloaz

Il vient un beau blé dans cette terre là chaque année

 

Petra   a yelo ganit ?                             Petra  ‘z po ?

Quoi    ira       avec toi ?                    Quoi  tu auras ?

signifie Que prendras-tu ? 

 

Ur banne sistr ‘m bo                  Un coup de cidre j’aurai

signifie Je prendrai du cidre

 

Te a zo re domm da vro                        Il fait trop chaud dans ton pays.

 

Yun a ziver ar gwad diouzh e zorn           Yves a la main qui saigne

 

Setu amañ ar stêr ma lakaer un pont warnañ     Voici la rivière sur laquelle on posa un pont

 

- La possession se rend souvent sans le verbe « avoir »

An den a zo glas e zaoulagad           L’homme dont les yeux sont bleus

Ar vaoues a zo ganti un tok du war e fenn              La femme qui a un chapeau noir sur la tête.

 

Lod a zo brud braz war o ano           Certains ont un nom très connu       

 

 

31.   Le participe présent français…

…ne l’est pas toujours en breton…

 

  il est rendu par :

 

- 2 infinitifs après « ha »

Ma mignonez ha lammat 'maez ma gwele ha pokat din diouzhtu.

Bondissant de mon lit ma copine m’embrassa.

 

- « goude bezañ »+infinitif     (après avoir + infinitif)

Goude bezañ kuitaet e valaneier hag e lann...

Quittant ses genêts et sa lande…

 

- la forme priogressive

O welout an holl o tichapiñ, e plantas tizh ar pevardorneg....

Voyant que toutes se déroben,t le quadrumane accéléra

 

Kavet 'm eus ba' Zeltas un den o komz brezhoneg ,( tavet en deus p’en deus gwellet ac’hanon.)

J'ai rencontré à Saint-Gildas une personne parlant breton. (en train de parler)

 

Skandalat a rae he gwaz, o lâret de'añ e oa ur feneant hag ul lonker...

Elle engueulait son mari, lui disant qu’il était un fainéant et un ivrogne.

 

Ur pemoc’h bihan zo deuet din o kerzhout  

J’ai attrapé une ampoule en marchant

 

- hag a  -  a  (qui)  

Kavet 'm eus ba' Zeltas un den hag a gomze brezhoneg (ha galleg)

J'ai rencontré à Saint-Gildas une personne parlant breton.  (pouvant le faire)

 

Ezomm hon eus un den hag a oar ar galleg hag ar brezhoneg

Nous avons besoin de quelqu’un parlant  le français et le breton.

 

klask zo war unan a oar bleinañ

Recherche qq un sachant conduire

 

- en ur   (en)

Lenn a ra e gazetenn en ur vutuniñ bep beure

Il lit son journal en fumant chaque matin

 

Komz a rae en ur vousc’hoarzhiñ

Il parlait en souriant

 

-pa

P'en doa gwelet he mamm, ar bugel a c’hoarzhas...

En voyant sa mère, l’enfant sourit....

 

Pa ouzomp kement-se klaskomp un diskoulm d'ar gudenn

Sachant cela cherchons une solution au problème

 

dre

Desket em eus brezhoneg dre heuliañ ar c'hentelioù noz

J’ai appris le breton en suivant les cours du soir

 

Dre gerzhout kreñvoc’h-kreñvañ  e vo ma divesker

En marchant mes jambes seront de plus en plus fortes

 

dre-greizh

Dre-greizh kerzhout e teuaz ar soñj-mañ dezhañ

En marchant lui vint cette idée

 

war-bouez

War-bouez kerzhout ne vin ket e Brest warc’hoazh 

En marchant je ne serai pas à Brest demain

 

gant

Gant kerzhout mibin e vo tapet ma zren ganin

En marchant vite j’aurai mon train

 

32.   Quelques tournures spécifiques

 

- Dont

An den a welan e vab                                         L’homme dont je vois le fils

An ti emaout o vont er-maez anezhañ zo bras    La maison dont tu sors est grande

 

- Devoir

Ret eo din mont                          Je dois partir

Roit din an arc’hant a zleit         Donne moi l’argent que tu dois

Er ger e tle bezañ d’an eur-mañ A cette heure-ci , il doit être à la maison

 

- Faire…

…attention (danger)         Diwall ouzh al loened-se       Fais attention à cet animal

…attention (intérêt)          Teurel a ra evezh ouzh ar plac’hed  Il fait attention aux filles

…chauffer            Dour a lakaan da dommañ              Je fais chauffer de l’eau

…du cheval          War varc’h ez an       Je fais du cheval

…comprendre      Reiñ un dra bennak da gompren d’un den bennak Faire comprendre qq chose à qq un

…une chute         Ul lamm ‘m eus tapet            J’ai fait une chute

 

- J’ai failli tomber          

Darbet eo bet din kouezhañ       Hogos e oa din kouezhañ      Prest a-walc’h e oan kouezhet

 

-         Devenir      Mont da

Aet eo da vezeg ma mab Mon fils est devenu médecin

Da gozh ez a                                Il devient vieux

 

-         Prendre

Petra a yelo ganit?         Que prendras-tu ?    ( Quoi ira avec toi ? )

Petra ‘z to ?                     Que prendras-tu ?   (Quoi auras-tu ? ) 

Ur banne sistr ‘m bo !   Je prendrai un coup de cidre !  ( Un coup de cidre j’aurai)

Me a yay ganin ul lur amann   Je prendrai une livre de beurre

 

-         Vouloir

Labour mar kerez                                   Travaille si tu veux    (si tu aimes)  

Me a fell din kemer vakansoù               Je veux prendre des vacances    (Moi il faut a moi…)  

Felloud a ra dezhan mont da vezeg        Il veut devenir médecin (Falloir il fait à lui.. )

 

-         Permettre

Mat eo dit e lakafen kreñvoc'h son ar radio ?    Permets-tu que je mette le son de la radio plus fort. 

 

-         Aimer (Kavout mat)   - Préfèrer  (Kavout gwelloc’h) 

Kavout mat a rez ar c'hoñfitur ? Tu aimes la confiture ?

Kavout a rez gwelloc'h ar chokolad dre laezh pe ar chokolad du ?

Tu préfères le chocolat au lait ou noir ? 

 

Divers ...

 

- Petra virfe ?  Pourquoi pas ?     

 

Goude tremenet ganin un hir a zedevezh ez an d’ar ger                Après avoir passé une longue journée je rentre chez moi.         (Après passée par moi une longue de journée je rentre chez moi.)

 

33.   Utilisation particulière des Prépositions

Da

din (daoust d.)             (contre mon gré.)
din (en desped d.)      (contre mon gré)
din da c'houzout         que je sache
din-me                        à mon avis, pour ma part, d'après moi

ne gred ket deoc'h ?  ne croyez-vous pas ?

ne gav ket deoc'h ?   ne pensez-vous pas ?

Ma ne fell ket deoc'h Si vous ne voulez pas…

 

 

34.   D’où viennent nos consonnes ?

On se demande souvent d’où viennent certaines de nos consonnes qui nous donnent l’impression que cette langue est très exotique ; en fait le vocabulaire breton est souvent assez proche de racines plus connues des français.

On trouve en breton des consonnes en remplacement de certaines autres en français, ainsi :

 

En breton le :                           correspond en roman (français, espagnol, etc..) au

P                                             Q                               

Piw      =qui                             Qui

Pe        =quel                           Que

Pemp   =cinq                           Quinq.. (cinq)

Mais parfois les deux souches sont présentes Equestre et Hypique  ….

 

H                                            S

Heol     =soleil                          Soleil, Solaire

Holen   =sel                             Sel, Salé,

Hen      =vieux                         Senil,  sénat

 

V                                            M

Aneval                                    Animal

 

Donc par déduction

H..V..                                     S..M..

Heñvel =semblable                  Similis

 

V                                            B

Levr =livre                               Libraire

Taol ou Tavl =table                  Table

 

B                                             P

Skubañ = balayer                    Scopa = balai en latin

 

Parfois la souche française est plus proche de la souche gaelique que de la bretonne ou cornique.

Ainsi  on dit en

 

Français                     Breton            Cornique        Gallois                        Gaelique         Manxois         Anglais

Fils                              Mab                Map                Mab                            Mac                 Mac                

Tête                             Penn                Pen                  Penn                            Ceann              Kione              Head

Vieux (senil)                 Hen                 Hen                 Hen                             Sean                Shenn              Old

Sent(ier)                      Hent                Hens                Hint                             Saot                                        Way

Sans                            Heb                 Hep                 Heb                             Seach              Shenn              Without

Sel                               Holen              Haloin              Halen                          Salann                                     Salt

Eté                              Hañv               Haf                  Haff                             Sam                                        Summer

 

 

35.   Les mutations s’expliquent elles ?

 

Oui surement, on va le voir…

Voici un exemple de mutation douce de nom féminin singulier après l’article.

Pour dire "la petite femme" quand le Breton s'appelait encore "Brittonique" on disait :

Ina merga biccana

Les lettres en rouge représentent la désinance d’une déclinaison de l’époque car les langues celtes comme la plupart des autres langues avaient leurs déclinaisons

 

Par euphonie certaines consonnes placées entre 2 voyelles s’adoucissaient ; ainsi les M et les B se prononçaient V.

Cette phrases se prononçaient donc Ina verga viccana où les désinances n’étaient presque plus audibles.

Le G final de verga s’usa en H ainsi que les deux  c  de viccana.

On obtint donc :   Ina verHa viHana       

Au VIIIème siècle, les désinances disparaissent et nous sommes déjà presque à notre „ar verc’h vihan“

La transformation de l’article de an vers ar se fit beaucoup plus tard.

L’article ne porte jamais l’accent et seul le A est entendu pour le différencier du U.

Les consonnes N,D,T,H et les voyelles, en début de mot, ont nasalisé ce Ar en An et très récemment (200 ans) apparut même le Al devant les mots commençant par L.

 

Lorsque le nom était masculin singulier, l’article était Inos. L’article se terminant par une consonne, ne peut adoucir la consonne suivante.

Il n’y a donc pas de mutation.

 

Au masculin pluriel pour les êtres animés, l’article était Ini ou Inoi ; on retrouve notre voyelle finale de l’article qui va adoucir la consonne suivante.

Il y aura mutation.

Ainsi les article font muter les noms féminins singuliers et masculins pluriels de personnes.

 

En Brittonique sa tête (à lui) se disait esio pennos  et sa  tête (à elle) se disait esies pennos.

Dans esio pennos  le p se trouve entre 2 voyelles et va s’adoucir ; on entendra esio bennos.

De la même manière, lorsque les désinances vont tomber il restera e benn.

A l’inverse, lorsque la désinance tomba pour esies pennos, la mémoire du s renforça les consonnes sourdes suivantes de cette manière :

K devint KH assez gutural , T devint TZ sifflant et P devint PF soufflant ; transformant les „sourdes“ en „occlusives“

Ce qui amène la mutation nasalisée

Ki , ma c’hi      Ti, ma zi     Penn, ma fenn.

 

On rencontre par ailleurs cette évolution de „sourde“ vers „oclusives“ en germanique lorque - sans doute pour des raisons proches - des mots suivirent des chemins différents.

Dans ces exemples, l’anglais n’a pas suivi cette mutation consonantique alors que l’allemand l’a suivi.

 

Anglais

Allemand

Ship

Shiff

Book

Buch

Apple

Apfel

Pipe

Pfeife

Salt

Salz

Ten

Zehn

 

D’autres mutations ont influencé les mots Indo-européens pour donner des mots assez différents mais tous cousins.

 

Vx Celtique

Breton

Gallois

Anglais

Allemand

Bratros

Breur

Brawd

Brother

Bruder

Isarno

Houarn

Haearn

Iron

Eisen

Aballos

Aval

Afal

Apple

Apfel

 

Dans la mutation mixte  qui suit  :

Ma (vient de maros)  =  si  

E (vient de Ez, Ydd en gallois)  =  particule verbale      

O (vient de Oz) =  en train de

La terminaison initiale en Z ou S explique la mutation

- en durcissement de D en T, que l’on retrouve aussi dans 

Bennozh Toue deoc’h : la benédiction de Dieu sur toi. 

- en adoucissement de M, B, Gw, G, en V, V, W, C’h

O vont hag o tont

- la non mutation de KP

Ma kantit, ne labourit ket …

 

 

 

MAJ du 27/07/2013